dimanche 9 décembre 2018

La place des handicapés dans la société

Le thème du handicap est toujours particulièrement sensible au cinéma. Margaux Bonhomme s’en empare dans une fiction à base autobiographique, « Marche ou crève ».

Nous sommes dans ce magnifique plateau du Vercors, là où la Résistance n’a pas été un vain mot. Les hommes ne reculent pas devant la difficulté. Manon est une jeune femme de vingt ans, handicapée profonde. La famille est là pour la faire vivre, la protéger, lui apporter des loisirs. Le père a un emploi. Une sœur Elisa un peu plus jeune est prête à quitter le foyer, elle poursuit ses études en milieu forestier. La mère est la première à jeter l’éponge devant la difficulté et l’absence d’avenir. Le père s’accroche. Elisa s’interroge devant l’ampleur de la tâche. On sent le climat familial s’alourdir, allant crescendo vers le drame.

Margaux Bonhomme n’a pas souhaité clore son film dans la tragédie. Manon sera placée en foyer, là où on sent bien qu’elle ne sera pas aussi heureuse qu’à la maison, si tant est qu’on puisse parler de bonheur ! Mais on ne peut sacrifier la vie d’une famille, de chacun de ses éléments au nom du sacrifice, quand les dommages collatéraux risquent de dépasser la ligne rouge.

Diane Rouxel est une Elisa très volontaire, proche de son père et de sa sœur, au regard perçant, mais surtout, on découvre Jeanne Cohendy dont on nous dit qu’elle a passé un an et demi à entrer dans la peau de son personnage, Manon, handicapée mentale et moteur.

Quant à la dernière scène, celle du tour en ville en famille pour laquelle je me suis interrogé sur sa pertinence, elle marque définitivement le passage de Manon de la vie à l’enfermement. Un film dur certes, mais qui interroge sur la place dans la société de ceux qui sont différents.

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