mardi 16 octobre 2018

Dilili est heureuse de vous rencontrer !

Disons-le de suite : « Dilili à Paris » de Michel Ocelot est un véritable enchantement à tous points de vue ! Certes, ce n’est qu’un conte pour petits et grands, mais au-delà du conte, Ocelot a des choses à dire.

Après l’Exposition universelle à Paris en 1889, un groupe de Kanaks réalise quelques travaux quotidiens devant une foule de curieux. Une petite fille parmi les kanaks, à la peau bronzée, mais pas noire, qu’on appelle française en Nouvelle-Calédonie et kanak en France, s’échappe le soir et rejoint un jeune français blanc celui-là, prénommé Orel, aperçu dans la foule des visiteurs, et livreur de son état. Tous deux vont devoir démêler une histoire d’enlèvements de petites filles dans Paris.

Dilili a reçu l’enseignement de Louise Michel, communarde et institutrice, reléguée pendant une dizaine d’années sur l’île de l’océan Pacifique,. C’est la raison pour laquelle cette petite fille originaire de l’île parle un français très élaboré, multipliant les révérences pour dire bonjour, en maniant un vocabulaire qui tend malheureusement à disparaître par les temps qui courent !.

Au travers de leur enquête, ils vont croiser une foule considérable de musiciens, écrivains, peintres, scientifiques de la Belle Epoque, lesquels vont les aider à démêler l’affaire. Référence est donc faite entre autres, à Louise Michel, Marie Curie, Picard qui a défendu Dreyfus, personnages qui se sont battus pour la liberté sous toutes ses formes. La liste est fort longue, on ne peut tous les citer. Ajoutons néanmoins Sarah Bernhard, Pasteur et Toulouse-Lautrec pour les principaux.

A travers les pérégrinations de nos deux héros, on découvre le Paris de la Belle Époque, ses monuments que l’on connaît, l’Opéra Garnier et le splendide grand Foyer, les escaliers de Montmartre… et les premières automobiles.

Mais « Dilili à Paris » est une charge violente contre le racisme, contre l’esclavage des femmes (Daesch est présent à l’esprit), et une ode au féminisme au travers de ces grandes figures citées plus haut.

Le dessin est net, fin et agréable, les couleurs chaudes, et la petite Dilili est un véritable ravissement pour le spectateur avec notamment la visite d’un riche appartement sur le dos d’un léopard : une merveille !

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