A partir de 1778 paraît en feuilleton, Jacques le Fataliste de Diderot. Un des personnages en est Madame de la Pommeraie, « C’était une veuve qui avait des mœurs, de la naissance, de la fortune et de la hauteur » nous dit Diderot. Le Marquis des Arcis, libertin notoire, s’éprend d’elle, lui fait la cour en sa riche demeure. Elle finit par lui tomber dans les bras, hésite à l’épouser. Mais le Marquis la délaisse pour d’autres. Fâchée, l’héroïne imagine un stratagème pour se venger de son libertin d’amoureux et l’envoie se marier à une jeune et ravissante beauté, Mlle de Joncquières, de laquelle le Marquis ignore tout évidemment.
C’est ce chapitre dans le roman de Diderot qu’Emmanuel Mouret porte à l’écran sous le titre « Mlle de Joncquières » et qui vient de sortir en salles. Casting impressionnant avec Cécile de France dans le rôle de la Pommeraie et Edouard Baer dans celui du Marquis, sans oublier pour les Orléanais puisqu’elle passa son enfance dans la cité de Jeanne d’Arc, Laure Calamy qui interprète une amie de la Pommeraie.
Sans doute, ce nouveau long métrage ne restera pas dans les mémoires des cinéphiles, car trop linéaire. Il n’en reste pas moins que le film est une vraie réussite : acteurs habillés en costumes du 18ème, voitures à cheval, domestiques, paysages reverdis en sous-bois, on se croirait parfois dans un tableau de quelque peintre réaliste, ce film est un vrai bonheur, surtout pour ceux qui ne connaissent pas la fin de l’histoire et qui se demandent bien ce que sont les dessous de l’affaire. Sur la musique de Bach, Vivaldi, Mozart et j’en passe, des dialogues d’une belle richesse littéraire, avec Cécile de France en femme princière et au sourire enjôleur, Edouard Baer en trompeur trompé, Laure Calamy confidente de Madame, et fabuleuse au final quand elle refuse de lui avouer la vérité, enfin Alice Isaaz, jeune comédienne au visage chérubin qui remue imperceptiblement face au Marquis, un battement de paupière, un léger mouvement de nuque, l’iris de l’œil qui se met à briller. Du travail d’orfèvre !
Diderot a bien dû s’amuser en écrivant cette fable de Jacques le Fataliste. Nous aussi en salle, en savourant ce mets délicieux !
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