Nicolas Philibert, c’était on s’en souvient, « Avoir et être », documentaire sorti il y a une quinzaine d’années relatant la vie d’une classe unique de la maternelle au CM2 dans une petite école de montagne dans le Massif Central. Documentaire qui à l’époque m’avait laissé dubitatif quant à la pédagogie utilisée par l’instituteur, et qui avait fini devant les tribunaux, certaines familles réclamant le partage des bénéfices.
Aujourd’hui sort dans les salles, « De chaque instant », nouveau documentaire filmé dans une école d’infirmières située en Seine-Saint-Denis. On connaît les travers du « docu », il y a celles et ceux qui acceptent d’être filmés, ce qui est coupé au montage pour ne retenir que le meilleur, ou du moins ce qui va « tilter » à l’écran, les discours qui intéressent le réalisateur, les cris de joie ou les pleurs étant ce qui provoque l’émotion.
Ceci dit, « De chaque instant », s’il ne restera pas dans les mémoires, est un documentaire intéressant, mettant en scène des jeunes femmes et des jeunes hommes, originaires du 93, désirant entrer dans les hôpitaux. Très noble objectif pour la vie !
Le docu est divisé en trois parties : les premières piqûres sur des mannequins, puis les soins sur des malades en présence des infirmiers, les gestes sont malhabiles, on explique, on reprend, le malade est confiant, enfin les entretiens à l’issue des stages avec les tuteurs. Sans doute, cette dernière partie est la plus émouvante, où l’on voit des jeunes, les uns ayant été placés dans les meilleures conditions, les autres ayant souffert parfois pour des raisons autres que l’atmosphère de l’hôpital. Ici, les larmes peuvent couper court à l’entretien.
Des paroles fortes quant il s’agit pour cette jeune fille de placer des sondes urinaires à des hommes, et sans doute le moment le plus sensible étant la confrontation à la mort des patients que racontent sobrement ces jeunes, à l’aube de leur vie d’adultes, exprimant leurs souhaits quant au service qui aurait leur préférence, dans un secteur offrant de nombreux emplois, mais avec des contraintes fortes. Courage à eux tous !
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