Ohé ! Ohé ! Un OVNI cinématographique nous parvient le l’île aux geysers, l’Islande… Car là-bas, on ne se contente pas de jouer au foot et de taper des mains, on a des idées sensationnelles en matière cinématographique. Le dernier long métrage de Benedikt Erlingsson, qui nous avait offert en 2014 le lumineux « Des chevaux et des hommes », est revenu à Cannes dans « la Semaine de la critique » et reparti avec le Prix de la SACD. Cet OVNI s’appelle « Woman at war ».
C’est un conte plein d’humour, où la musique est omniprésente, sur un fond écologique. Une femme, prénommée Halla, la cinquantaine, est scandalisée par les conséquences que fait peser sur l’île, une usine d’aluminium, laquelle continue de se développer et de polluer la nature islandaise. Alors, elle utilise les grands moyens : courts-circuits géants à répétition jusqu’à la destruction d’un pylône supportant une ligne à haute tension. Mais le tout est traité avec un humour certain, des personnages attachants tels ce touriste à vélo ou ce cousin qui possède une chienne nommée « Woman ».
La première image nous montre cette femme, tirant une flèche en acier attachée à un câble au dessus de fils électriques. Son forfait terminé, elle rencontre en pleine lande, un orchestre de trois musiciens, avec batterie, vieux piano et soubassophone. Que peut faire cet orchestre dans ce lieu perdu ? Le spectateur est interloqué. Par la suite, il accompagnera partout notre héroïne, chez elle, et jusqu’en Ukraine. Mais il y a aussi trois jeunes filles revêtues de costumes traditionnels ukrainiens, à la voix merveilleuse. Sans oublier la chorale qu’anime Halla. Mais derrière ce conte musical, Erlingsson dénonce ceux qui risquent fort de détruire la planète sans vergogne, ainsi que tous ceux qui nous espionnent jour et nuit, quand Halla place son smartphone dans le réfrigérateur pour parler, ou lorsqu’elle détruit avec toute la rage qu’elle porte en elle, un drone qui la filmait.
Cependant, ce qui fait la force du conte, et l’étonnement du spectateur, c’est la présence quasi continuelle de cet orchestre et celle des trois chanteuses ukrainiennes auprès de Halla : allégorie sans aucun doute symbolisant tout à la fois l’introspection de l’héroïne, une sorte de juge intime de sa conscience, et un lien entre l’Islande et l’Ukraine où elle partira chercher une petite enfant à adopter.
La SACD a eu bien raison de décerner son Prix à ce long métrage, qui de plus nous fait découvrir les beautés de l’île. Courez vite le voir !
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