dimanche 1 juillet 2018

Question de genre au pays des talibans

Nora Twomey, actrice et réalisatrice irlandaise, nous offre ce petit bijou qu’est « Parvana », film d’animation dont l’histoire se déroule en Afghanistan, naguère quand les Talibans régnaient sur Kaboul.

Soit une famille, les parents sont des intellectuels et comme on peut s’en douter, des gens honnis par les islamistes. Le père a perdu une jambe autrefois à la guerre, la mère est à la maison, une grande fille de 15/16 ans cloîtrée aussi à la maison, une plus jeune prénommée Parvana qui accompagne son père vendre au marché quelques bricoles, lire ou écrire pour ceux qui ne savent pas, enfin un petit de 4 ans environ. On apprendra qu’il y avait aussi un fils décédé mystérieusement, on en saura plus au cours du film. Le père est arrêté par un taliban et envoyé en prison. La jeune Parvana fera tout pour l’en sortir, jusqu’à se couper les cheveux et passer pour un garçon dans la rue. Ici, la question du genre fait irruption, une copine de classe elle aussi devenue garçon lui dira : « Tu n’es pas un garçon et tu n’es pas une fille ! ».

L’histoire, et c’est ce qui fait la force du film, s’entrecroise avec un conte merveilleux raconté par Parvana à son petit frère, dans lequel on retrouve les ingrédients de l’histoire, et dont le héros porte le prénom du garçon décédé. Somptueuse métaphore de l’histoire de Parvana.

Le trait est net, le dessin sans fioritures privilégiant l’arabesque, les couleurs assez ternes comme le pays qui autrefois vivait, une voix Off s’exclamant que « le trésor du pays, c’est le peuple ». Un long métrage dont la voix en français de Parvana est dite par Golshifteh Farahani, et qui malheureusement n’est pas près d’être visionné à Kaboul et dans tout le pays.

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