Vanessa Filho présentait « Gueule d’ange » dans la section « Un certain regard » au tout récent festival de Cannes, son premier long métrage, lequel est reparti bredouille, et ce n’est que mérité. Voilà qui ne va pas rehausser le cinéma français après la débâcle en Section officielle ! Car la première chose à faire consiste à présenter un scénario crédible, ce qui n’est manifestement pas le cas ici, où la fin part à vau l’eau. Filho réalise le grand plongeon, pourtant le sujet pouvait prêter à bien autre chose.
Quelque part près des calanques marseillaises, Marlène, jeune femme et mère d’Elli, une petite fille de 8 ans environ et de père inconnu, boit, fume, fait la fête, et vend ses charmes pour survivre. Elle surnomme sa fille du doux nom de Gueule d’ange, peine à l’habiller pour l’école parce que les litres d’alcool, le tabac et ses fringues à elle, ça coûte cher. Puis un beau matin, quand la mère a disparu, la petite fille manque l’école et trouve sur son chemin, un homme vivant à l’écart en caravane qui la récupère contre son gré à lui et l’héberge. Mais la fête scolaire survenant, la crise éclate.
A-t-on déjà vu lors d’une fête scolaire, les enseignants déserter au point de voir les enfants livrés à eux-mêmes dans les coulisses et ne pas s’émouvoir de la disparition de l’un d’entre eux ? Et je ne parle pas de l’ambiance au sein de l’école où manifestement les enseignants sont invisibles en récréation ou à la piscine. Quant à la classe, les élèves peuvent se mettre à crier pour un rien. Vanessa Filho devrait aller faire un stage dans une école.
Le duo Marion Cotillard et la petite Ayline tient le film à bout de bras, la première en mère irresponsable et femme enfant, la seconde dont le regard sur sa mère est d’une profondeur terrifiante, mais qui l’imite sur bien des points, sorte de doublon charnel. Mais quel exemple désastreux peut avoir cette enfant ! On se demande ce qu’elle peut bien penser d’une telle mère qu’elle croira morte en voyant un cadavre rejeté par la mer.
Quant au style Filho, il semble assez étrange : Elle filme en très gros plans des parties du visage, quand ce ne sont pas les seuls pieds qu’on nous présente à l’écran. Il faudra manifestement attendre un second long métrage pour se forger une opinion sur Vanessa Filho.
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