Il arrive parfois qu’un petit film, dont personne ne parle ou presque, qui passe dans quelques rares salles avec une poignée de spectateurs, se révèle être un objet miraculeux. C’est le cas des « Garçons sauvages » de Bertrand Mandico, film tourné en partie du côté de Gien dans le Loiret, avec le soutien du Ciclic et la Région Centre-Val de Loire qui a l’art de collectionner les chefs d’œuvre après « 120 bpm ».
« Les Garçons sauvages », c’est du cinéma fantastique, basé sur les rêves hallucinatoires. Tourné en Noir&Blanc, avec les coins ronds, mais en couleurs lors des hallucinations, il met en scène cinq garçons (5 actrices, dont Vimala Pons qui nous avait transcendés il y a quelques jours à Orléans avec « Grande »). Ce sont des garçons qui multiplient les exactions, portant la cravate, signe d’une origine sociale aisée, et que la justice envoie sur un voilier commandé par un capitaine barbare, quoiqu’avec le genre d’individus qu’on lui confie, pourrait-il se conduire autrement ?
Arrivé dans une île en forme d’huître, ils découvrent des plantes étranges, les unes donnant à boire, d’autre offrant leurs fruits hallucinogènes, d’autres encore proposant l’amour, ou bien entourant leur prisonnier d’un cocon duquel on ne sort pas. Mais n’y aurait-il pas quelqu’un d’autre sur l’île, doté d’un savoir extraordinaire, une sorte de perle, quoi ?
Si les séquences en N&B sont superbes, je pense notamment à la tempête en mer, ce sont indubitablement celles en couleurs qui recèlent une beauté phénoménale, telle celle où les plumes tombent du ciel sur les cinq garçons, lesquels s’enlacent au sol.
Mandico aborde le thème du genre dans son film, plus exactement celui du transgenre. Il y a du Dali là-dedans, à n’en pas douter ! Et quelle musique ! surtout lorsque les cinq garçons deviennent libres sur le voilier et respirent le vent du large, on entend l’air de la Fée Dragée de Casse-noisette : magnifique ! Nommons les cinq, car aucun(e) ne démérite : à côté de Vimala Pons, on trouve, Pauline Lorillard, Diane Rouxel, Anaël Snoek et Mathilde Warnier. Toutes superbes !
Et ne partez pas avant la fin du générique, il y a encore une toute petite scène après.
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