vendredi 2 mars 2018

En rupture avec la norme, c'est jouissif !

En partenariat avec le CDN d’Orléans, le cinéma des Carmes projetait « Apnée » de Jean-Christophe Meurisse, lequel était venu récemment présenter au CDN, « Jusque dans vos bras » avec sa compagnie, « les Chiens de Navarre », spectacle qui remplit les salles de l’hexagone et qui m’avait subjugué, même s’il fut diversement apprécié par certains. On en trouvera ma critique sur ce blog.

Dans Apnée, on retrouve plusieurs acteurs des Chiens de Navarre, en premier lieu, Céline Fuhrer, reconnaissable à sa chevelure quasi blanche. Thomas Scimeca et Maxence Tual l’accompagnent dans ce road-movie. On apercevra vers la fin, celui qui incarnait de Gaulle sur les planches, le géant de 2,46 m, Brahim Takioullah.

Apnée, c’est une succession de sketchs hilarants, mais pas seulement. Il y a là une vraie histoire et un contenu dans le discours. C’est donc l’histoire de deux mecs et une fille qui veulent se marier, mais à 3, comment faire ? Ils ont des idées totalement loufoques pour construire un parc de loisirs pour petits d’une part, et grands d’autre part. Sans résultat, ils partent en Corse, s’installent dans un village perdu. C’est là que le plus beau survient.

Il y a d’abord la rencontre entre un couple âgé et nos trois lascars qui s’invitent à dîner, rencontre aussi explosive que pleine de tendresse, l’homme cloué sur une croix tel le Christ, l’atelier de peinture face à la mer, et puis, le sommet, à savoir le mariage des trois célébré par un chanteur lyrique, et l’arrivée de Céline Fuhrer sur un cheval : il y a du Fellini ici, incontestablement. La toute fin ne se raconte pas.

Mais on aurait tort de croire que le film de Meurisse se limite aux gags et à la beauté de la photographie. Les dialogues font surgir le mal-être d’une certaine jeunesse, entre recherche d’un emploi introuvable, et envie de partir à l’aventure, là où l’on peut s’éclater sans retenue aucune, à la rencontre de personnages hors du commun.

Evidemment, on retrouve dans « Apnée » les ingrédients du théâtre des Chiens de Navarre. C’est totalement décalé, foutraque diront certains, en rupture avec la norme. Les idées extravagantes regorgent. Et ce cinéma-là est infiniment jouissif.

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