samedi 24 février 2018

Rizzo se souvient de Curtis

Photo Marc Coudrais
Christian Rizzo était de passage à la Scène nationale d’Orléans avec son ballet « le Syndrome Ian » et sa petite dizaine de danseurs.

Rizzo, c’est l’actuel Directeur du CCN de Montpellier, nommé en 2015 à la suite de Dominique Bagouet, décédé en 1992, et Mathilde Monnier, laquelle dirige aujourd’hui le Centre National de la Danse à Pantin, soit deux chorégraphes qui ont marqué la danse contemporaine en France ces 40 dernières années. Tâche ardue, mais exaltante pour Christian Rizzo avec les moyens du CCN de Montpellier.

A l’âge de 14 ans raconte-t-il, il est parti en Angleterre, c’était en 1979. Entrant dans un club, il découvrit la musique de Ian Curtis qui a bouleversé sa vie. Les gens dansaient différemment se souvient-il. Aujourd’hui, il a créé ce ballet en hommage à Curtis, même si rien dans la musique du ballet ne rappelle le chanteur anglais.

Sur le plateau, les lumières découvrent un groupe de danseurs agglutinés, dans un mouvement très lent. Certains vont s’en détacher pour former des duos, des trios, on met la tête sur l’épaule de l’autre, on se caresse, on se sépare pour se lier à quelqu’un d’autre, on se découvre… Puis la musique va s’accélérant, les neuf danseurs se lancent dans un vertigineux mouvement dansant, un grand pas, puis de petits pas, un déhanchement, un tour sur soi-même. Parfois, la danse traditionnelle réapparaît, un ou deux pas classiques, et le mouvement reprend sur une création musicale répétitive. Et puis, il y a ces immenses machines circulaires au nombre de trois, avec 16 branches chacune, lesquelles lancent des faisceaux lumineux et qui parfois crachent en leur centre de la fumée créant un flou parmi les danseurs.

Dans une dernière partie, les danseurs apparaissent sur scène revêtus d’étranges tenues noirâtres faites de sortes de feuilles, façon snippers, c’est Rizzo qui le dit ; elles s’effondrent, se relèvent, puis meurent sur la musique qui s’éteint, tel Ian frappé d’épilepsie. In fine, une danseuse affronte une machine dans un solo étourdissant, comme pour lui dire que la vie continue.

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