vendredi 16 février 2018

Loufoquerie au second degré

Le CDN d’Orléans proposait cette semaine « Jusque dans vos bras » par la Compagnie « Les Chiens de Navarre » dirigée par le metteur en scène Jean-Christophe Meurisse, exceptionnellement dans la salle Touchard, presque pleine sur deux représentations, soit environ 1600 spectateurs, ce qui en dit long sur l’attractivité de cette troupe au sein d’une population orléanaise, pas très encline à se rendre au théâtre à l’invitation du CDN. Parce que oui, il faut penser !

Que dire de cette création théâtrale ? Sinon, que c’est jouissif, réjouissant, enivrant, et surtout au fort contenu humaniste, où les mots de solidarité et de fraternité veulent dire quelque chose… D’entrée, une sorte de Monsieur Loyal s’adresse aux spectateurs pour mettre de l’ambiance, les plaisanteries se succèdent, le discours est axé sur Orléans, et les élus politiques qui ne paient pas leur place (s’il y en avait dans la salle) en prennent plein la figure. Une série de saynètes vont suivre sur le thème de l’identité nationale, entrecoupées par quelques intermèdes, certainement par réaction au Ministère du même nom qu’avait créé Sarkozy,

Toutes n’ont pas la même force : je retiendrai le pique-nique, à mon sens la plus forte, et l’accueil de migrants par une famille aisée, certains diront bobo. Quelques unes sont certainement un peu plus faiblardes, mais l’ensemble a du sens, celui de mettre l’accent là où ça fait mal. On n’hésite pas à faire monter un groupe de jeunes spectateurs sur le plateau pour tirer une barque de migrants sur le rivage, De Gaulle, Obélix et Jeanne d’Arc sont parmi nous, des cosmonautes aussi. C’est totalement loufoque, mais pas sûr que tout le public ait saisi l’essence du spectacle. Quant à l’éventuel reproche qui peut leur être fait, celui de tomber dans la facilité populiste, il me semble que Meurisse et sa troupe placent le curseur plutôt à une bonne hauteur, où tout doit être pris au second degré. Et malheur à celui qui voudrait prendre tout au pied de la lettre, il ne s’en sortira pas.

1 commentaire:

  1. De l'improvisation à l'interpellation du public, "les chiens de Navarre" nous font réfléchir avec humour et provocation sur les thématiques politiques et sociales contemporaines. Les hommes politiques sont raillés certes, les vieux qui ne bougent pas de leur fauteuil pour venir en aide aux migrants qui évoluent sur scène sont mis à l’index avec humour. Tandis que les jeunes lycéens très nombreux dans le public de la première représentation le 14/02 sont montrés en exemple.
    Se fondre avec le public, élargir la scène jusqu’à prendre à partie une partie des spectateurs pour qu’ils entrent en action est une prouesse dans une salle quasi comble. Les tableaux se succèdent avec un bon rythme des décors et des costumes travaillés ..

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