Documentaire ou fiction ? Telle est la question qui nous taraude après avoir vu « Ni juge ni soumise » de Jean Libon et Yves Hinant. La réponse, non évidente, est la première alternative. Mais on pourrait tout aussi bien pencher pour l’autre.
Strip-Tease était une émission de télévision belge, créée en 1985 et disparue en 2012. Elle montrait de façon crue, des faits de société et leurs acteurs. Le long métrage que les deux réalisateurs belges nous proposent, sur le mode de « streap-tease », montre une juge d’instruction belge, dans son travail. Et ce que l’on voit et entend est tout bonnement ahurissant.
La juge, c’est Anne Gruwez, personnage haut en couleurs, au volant d’une 2ch verte dans les rues de Bruxelles. On la retrouve très souvent dans son bureau, interrogeant, faisant la leçon, un humour quelque peu acide avec ses « clients », mais aussi sur les lieux de la découverte d’un cadavre, dans un cimetière alors qu’on exhume un mort, parfois chez elle, un rat domestique lui tenant de compagnon.
Et les deux réalisateurs, ne doutant de rien, vont jusqu’à filmer le cadavre exhumé, dont un légiste scie carrément un fémur pour en prélever l’ADN, sous l’œil goguenard de la juge et de la caméra. Ceci est pour l’image.
Quant aux propos tenus par les « clients » de la juge, ils vous font froid dans le dos. Cela va des petits délinquants qui implorent la juge de les laisser en liberté, en passant par la prostituée qui conte par le menu détail ce que des « clients » à elle lui demandent, et là on reste totalement ébahi, à cette famille d’immigrés turcs pour qui les unions entre cousins sont monnaie courante, on a toujours fait comme ça, et la juge de leur expliquer les dangers de la consanguinité. Enfin, pour terminer, on a droit à un monument de folie, cette mère racontant dans le détail, avec un vocabulaire qui montre qu’elle a poursuivi des études, le meurtre de son enfant de 7/8 ans commis par elle-même parce qu’elle le voyait en rêve, comme le fils de Satan.
Évidemment, on se dit que la juge en rajoute car la caméra est présente, qu’on a retenu le plus ahurissant sur 3 années de tournage, mais quand même ! L’univers de la magistrature est peuplé de ces petites gens dont on ne peut imaginer l’existence, où la réalité dépasse largement la fiction.
Ceci dit, il est vrai que des critiques recevables ont été formulées, notamment en ce qui concerne le très fort taux d’immigrés dans les clients de la juge, voire dans tel ou tel propos de la juge. On peut aussi s’interroger sur la mise en scène de certaines séquences qui pourraient bien parfois sonner un peu faux. Mais quoi qu’il en soit, « Ni juge ni soumise », dont au passage je ne comprends pas le titre, est un documentaire à voir !
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