Patrice Douchet, Directeur artistique du théâtre de la Tête Noire à Saran, éprouve une sorte d’amour littéraire pour les textes de Marguerite Duras. Il nous propose en cette fin de semaine, la « lecture polyphonique » d’« India Song », texte qui ne semble jamais avoir franchi les portes d’un théâtre, mais que l’auteur a créé au cinéma et présenté en 1975 à Cannes. S’en est suivi une chanson interprétée par Jeanne Moreau.
India Song, ce sont les souvenirs racontés à plusieurs voix, d’un amour aussi bref que dévastateur, éprouvé entre la femme de l’ambassadeur de France, et un vice-consul. Huis-clos au sein de l’ambassade de France, qui se termine par la mort.
Sur le plateau, au centre, un ventilateur qui tourne, présent dans la pièce de Duras, une causeuse, sorte de canapé, et un tapis au premier plan.
Le texte est lu à six voix, à la diction parfaite, notamment celle de Dominique Journet-Ramel, à l’abondante chevelure rousse, qui semble s’être appropriée le texte tout en profondeur.
La mise en scène est forcément à minima. Mais Patrice Douchet a su parfaitement utiliser les trois dimensions du plateau, une haute estrade au fond permettant aux acteurs, tels les dieux de l’Olympe, de mêler leurs voix à celles des humains, notamment lors du final où le mot « polyphonique » prend alors tout son sens.
Reste le texte de Duras. Qu’en faire ? Pas sûr qu’on puisse s’en servir pour autre chose qu’une lecture. Reste aussi à savoir s’il présente un intérêt aujourd’hui. A chacun son point de vue.
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