Photo©Julien_Idier |
Cohën-Akenine a choisi la musique que François Couperin a composée pour la danse, même si Louis XIV n’a pu la danser, son âge ne le lui permettant plus.
La musique, la danse et le théâtre sont réunis dans ce spectacle d’une heure trente, subdivisé en trois parties, sans qu’aucun des trois arts vivants ne soit le parent pauvre des deux autres. En seconde partie, la pièce en un acte de Molière, ou du moins de larges extraits, « le Mariage forcé », est jouée par la troupe de danseurs, avec masques, en commedia dell’arte. Pas simple pour des artistes dont le théâtre n’est pas leur quotidien. Adeline Lerme, qui dira ensuite son affolement lorsqu’elle découvrit le texte qu’elle devrait savoir par cœur, fera un Sganarelle très remarqué, plein d’humour et pétillant de malice.
Le Roi, au bras de la Montespan, se souvient de ses années de jeunesse. Flashback en 1670, Louis XIV âgé de 32 ans reçoit le Sultan. On danse sur la musique du 7ème concert des Goûts réunis. Le Roi, après avoir admiré les danseurs, se livre à quelques pas. Nouveau retour en arrière lors de la seconde partie, où en 1664, masqué et travesti, le Roi tient le rôle de la bohémienne dans la comédie de Molière. En dernière partie, en 1653, Louis XIV est Apollon dans le Grand Ballet royal de la Nuit, sur la musique du 3ème concert royal.
L’orchestre réduit des « Folies Françoises », sur scène, a comme à son habitude ravi le public. Béatrice Martin rayonne au clavecin, notamment lors du second intermède avec les extraits du 13ème ordre, Christine Plubeau est à la viole de gambe, Patrick Cohën-Akenine au violon, et surtout Christophe Mazeaud à la flûte à bec est un enchantement. Tous quatre nous font découvrir la musique de Couperin, avec une sensibilité tout à fait délicieuse.
Venons-en à la danse baroque, des première et troisième parties du spectacle. Danse qu’on n’a pas l’habitude de rencontrer sur scène, marquée essentiellement par les mouvements des bras et jambes, le buste étant droit, pas de sauts ou si peu, pas de portés bien sûr. Menuets, chaconnes, gavottes s’enchaînent à merveille. On en connaît la chorégraphie par des documents d’archives, la notation apparaissant au début du XVIIIème, que Marie-Geneviève Massé a étudié tout particulièrement. Cohën-Akenine nous dira plus tard qu’il modifie « légèrement, mais sensiblement » les tempi afin de faciliter le travail des danseurs. Citons les : Adeline Lerme, Sarah Berreby, Olivier Collin, Robert le Nuz et Artur Zakirov.
Et puis, il y a les costumes dus à Olivier Bériot. Si, lorsque Louis XIV apparaît dans la première scène, il est en costume d’époque, la suite est flamboyante : au XVIIème, on était travesti sur scène, son Apollon est sublime. Et n’oublions pas qu’il n’y avait pas de femmes, les premières intègrent le ballet de l’Opéra en 1681 !
« Le Roi danse ! » sera donné le 19 avril à Angers, les 20 juillet et 17 août à l’abbaye de Fontevraud. Courez-y !
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