On dialogue sur le sens de la vie

Hong Sang-soo, réalisateur sud-coréen, nous avait ébloui en juillet dernier avec « le Jour d’après », sorte de roman en cours d’écriture, où l’on gomme et réécrit, dans une histoire d’amour où un homme est écartelé entre trois femmes, et le spectateur placé devant un puzzle et chargé de remettre tout en ordre.

Dans son dernier film, « Seule sur la plage la nuit », tout est beaucoup plus simple dans la compréhension des choses, mais surtout pas dans la psychologie de Younghee, très belle jeune femme aux sentiments quelque peu tourmentés.

Dans une première partie, la plus courte, Younghee se trouve quelque part en Europe, la scène étant filmée à Hambourg. Elle a quitté Séoul, ainsi que son amant marié, et vient retrouver une amie, seule aussi. Toutes deux échangent sur la solitude, l’amour, et semblent se plaire intensément dans cette ville, laquelle a reçu le label de la ville où l’on a le plus envie de vivre.

Dans la seconde partie, Younghee est retournée en Corée du Sud, vit quelque part, mais pas à Séoul, rencontre des amis(es) ; échangent sur le sens de la vie, la mort, l’amour, en se demandant si chacun est qualifié pour aimer. Dialogues philosophiques au cours desquels Younghee, dès qu’elle boit un peu d’alcool, devient terrible dans ses propos et jette un effroi singulier parmi les convives. On parle aussi cinéma avec un réalisateur (l’amant d’hier ?) d’où sourd un mal être insoupçonné.

Hong Sang-soo nous parle de ses tourments dans un film sans histoire linéaire, où Younghee interprétée par la belle Min-Hee Kim a reçu le Prix d’interprétation féminine lors de la dernière Berlinale. On l’avait découverte dans « le Jour d’après », faisant suite au magnifique « Mademoiselle » de Park Chan-Wook.

Et ne cherchez pas à comprendre le titre : Min-Hee Kim est réveillée à deux reprises, endormie sur la plage, devant une mer d’un bleu irréel. Hong Sang-soo nous invite à rêver !