mercredi 31 janvier 2018

La liberté de la presse made in USA

Avec « Pentagon Papers », dernier long métrage de Steven Spielberg, nous entrons dans l’univers de la liberté de la presse, made in USA. Nixon est Président, Robert McNamara, Secrétaire à la Défense. Ce dernier a commandé un rapport destiné aux historiens sur la guerre au Vietnam, lequel tombe aux mains des journalistes en montrant les mensonges des responsables politiques durant les 30 dernières années. Faut-il publier ?

Le New York Times se lance, mais la publication est interdite par un juge. Le Washington Post s’y essaie à son tour. Mais nous sommes en 1971, quel est donc ce journal ?

Katharine Graham est directrice de la publication depuis le décès de son père. Entourée au Conseil d’administration exclusivement par des hommes, elle pense vendre des actions pour développer le journal. Et elle décide seule de la publication d’extraits du fameux rapport, en accord avec son rédacteur en chef, face à l’hostilité des avocats notamment.

Ce film de Spielberg est d’abord un formidable documentaire sur la presse de l’époque avec ses typographes et ses rotatives, disparus aujourd’hui. L’univers du journalisme était autre, c’était aussi celui des gros téléphones noirs à cadran. Tout est fort bien reconstitué ici. C’est aussi le rappel historique d’une époque où la guerre du Vietnam faisait rage, où l’on trompait les peuples (quoique ce soit toujours la même chose actuellement !), et où les journalistes tentaient de dire la vérité, c’était leur combat (encore aujourd’hui…).

Mais comme tout film à budget colossal venant des US, il a aussi ses défauts, celui de se considérer comme les champions en tout, en liberté de la presse, en démocratie, en égalité hommes/femmes. Avec des sourires niais des jeunes filles qui n’ont d’yeux que pour K. Graham descendant les marches de la Cour Suprême. Quant à Meryl Streep, elle occupe l’écran, dans un rôle un tantinet maniéré, voire quelque peu minaudant, dans lequel on a un peu de mal à voir la directrice d’un puissant journal. Mais enfin, Trump ne devrait pas apprécier que les journalistes défient le politique… Suivra bientôt le Watergate…

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