David Lowery n’a pas peur ! faire un film avec comme personnage principal, un fantôme, c’est risqué. « A ghost story », multi primé au récent festival de Deauville, marque les esprits, assurément, et sans jeu de mots !
A la campagne, un jeune couple emménage. Ils s’aiment d’un amour tendre. Mais l’homme meurt dans un accident au volant de sa voiture. La femme va à la morgue, regarde son défunt amant, le recouvre d’un drap et part. Très longue séquence muette, la caméra fixant le linceul. Puis, le cadavre se relève, deux trous noirs à la place des yeux, le drap le recouvrant totalement. Il est alors invisible de tous. Il retourne dans sa maison et observe celle qu’il aimait. Je n’en dirai pas plus. Sauf que le spectateur n’a pas fini d’aller d’étonnements en surprises jusqu'à la séquence finale...
Lowery multiplie les plans séquence où rien ne se passe, car un fantôme, ça ne parle pas, et on ne lui parle pas. Cette sorte de statue mouvante qui observe les humains, crée une atmosphère d’angoisse, que Lowery casse parfois. Au final, nageant en plein imaginaire, le scénario se tient, le discours de Lowery, quasi philosophique, consistant à dire que tout se décompose pour se recomposer ensuite, tels l’amour, la vie, l’univers. C’est un cinéma un peu expérimental que nous offre le réalisateur américain, ces longs plans séquence donnant au spectateur le temps de respirer, et le format presque carré permettant de resserrer l’image autour du spectre. Un voyage irréel à travers le temps au pays des fantômes !
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