Photo : Alexandre Ah-Kye |
Trois femmes sur le plateau, une palestinienne, une cambodgienne et une danoise. Elles sortent tour à tour de drôles de cercueils, métaphorant la mort qui rôde au sein des pays de deux d’entre elles. Tout au long du spectacle, il faudrait parler plutôt de performance, des mots ou des phrases giclent, en français ou dans leur langue natale, fragments de témoignages racontant ce qu’elles ont vécu. On les voit danser, formes blanches légèrement floues, sur le fond de plateau, tels des fantômes surgissant de nulle part. Sur scène, elles se servent de tout ce qui leur tombe sous la main, bouquets de fleurs sur les tombes, pneus pour se cacher, couvertures chauffantes qui servent à tout, pour se faire belles, ou dans lesquelles elles s’enroulent afin de se réfugier.
Des trois, la Cambodgienne, Voleak Ung, formée à l’école des Arts du Cirque de Rosny sous Bois, sait tout faire : danser, escalader, pratiquer l’art de la contorsion, boxer, et arborer un magnifique sourire. Mais toutes trois développent une performance hors du commun où les arts du théâtre, de la danse, du cirque se confondent et se confrontent.
Du projet, s’exhale un sentiment de mal être chez ces femmes, qui pour deux d’entre elles, ont dû fuir leur pays et trouver refuge ailleurs. Encore cette idée de refuge face aux maltraitances, à la misère, aux exactions de toutes sortes. Certes, l’idée sous-jacente, est bien celle de l’exil, mais dans un clair-obscur qui permet toutes les interprétations. Il en ressort que partout, y compris chez les descendants d’Hamlet, « il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ».
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