Albert Dupontel nous livre « Au revoir là-haut », d’après le roman éponyme de Pierre Lemaître, Prix Goncourt en 2013.
La première guerre mondiale se termine. Ce qui se passe alors sur le terrain mérite un Conseil de guerre, mais comme les chefs ont toujours raison… Peu après l’armistice, voici trois survivants.
D’abord, l’ancien lieutenant Pradelle, gendre d’un richissime Président de société. Ensuite, Maillard, comptable, le seul sans grade, rescapé des tranchées et sauveur du troisième, Edouard, fils du dit Président, dessinateur et créateur de masques, rejeté par son riche père, et surtout gueule cassée. Ces quatre-là se lieront ou s’éviteront, c’est selon, jusqu’au choc final.
Que retenir de cette saga où l’on passe des tranchées à l’hôpital militaire, puis dans l’hôtel particulier parisien d’un riche Président de société, pour s’engouffrer dans le Paris pauvre des taudis, puis dans un palace parisien, enfin dans un cimetière militaire, pour finir en Afrique ?
Le trio rescapé, Dupontel/Lafitte/Perez Biscayart tient parfaitement la route, ce dernier toujours nanti d’un masque, souvent de carnaval, toujours exceptionnel, tel qu’il était dans le rôle de Sean dans « 120 battements ». C’est magnifiquement bien filmé, les drones étant de sortie, les décors éblouissants (trop ?). Le scénario tient en haleine à condition ne n’avoir pas lu le roman. C’est nickel ! Trop ?
Car les ficelles sont un peu grosses. Pradelle/Lafitte, lieutenant qui laisse mourir ses hommes dans les tranchées, puni lui-même en étant enseveli dans une tranchée de cimetière ; le Président qui retrouve in extremis son fils qu’il a naguère renié avant le grand saut (seul instant d’émotion sur deux heures) ; et le gendarme en Afrique qui apprend par hasard, de la bouche de Maillard/Dupontel, la mort de son fils, une balle dans le dos. Sans parler du happy end quand Maillard retrouve en Afrique, sa bien-aimée, la bonne du Président.
Enfin, se pose une question : qu’est-ce qu’un tel long métrage m’apporte, à moi spectateur en 2017 ? On passe un bon moment, on évacue tout, l’espace de deux heures, et après ? Car je n’en démords pas : la culture, c’est fait pour distraire certes, émouvoir aussi, mais surtout penser. Et c’est là que le bât blesse…
PS: je m'interroge toujours sur les motivations qui peuvent amener un réalisateur à rejoindre le camp des acteurs, outre la difficulté du double-emploi.
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