Fondateur de la Compagnie D.A.D.R. en 2004 afin dit-il
d’interroger les fondamentaux de la danse, David Drouard découvre l’art
chorégraphique à 15 ans. Son parcours depuis lors est multiple : passant
par les Conservatoires de Nantes, de Lyon, le CCN de Belfort, il découvre
Kylian au NDT et est invité au Festival d’Avignon en 2008, présentant Gravity. Il reçoit un Premier Prix de la
Fondation Noureev. Il rencontre M-A Gillot qui participe à l’une de ses
créations. Il travaille depuis quelque temps à Bruxelles. Drouard vient de
terminer un triptyque : (F)aune, solo autour du ballet de Nijinski,
(H)ubris, quintette chorégraphique, enfin (S)acre qu’il vient de présenter à
Orléans, sorte de renversement de celui du duo Stravinski / Nijinski. Ici, pas
d’Élue désignée pour être livrée aux Dieux, mais 12 femmes, de 20 à 60 ans, sur
scène, qui s’unissent pour rendre hommage au féminisme.
Le plateau étant plongé dans le noir, des plaintes semblent
sourdre des coulisses ; des silhouettes apparaissent en fond de salle, s’approchent
comme peureuses, la scène s’éclaire doucement, on distingue une structure au
sol, sur laquelle on verra plus tard de la végétation, sorte de renaissance
après un cataclysme. Autour de cet îlot verdâtre, trois femmes : l’une au
clavier, la seconde à la batterie, la troisième au violon, toutes trois
alternant chant et musique rock, générée par une déstructuration de celle du
compositeur russe.
Les neuf danseuses aux costumes passablement usés, jeans et
shorts se mélangeant, se regroupent sur le plateau, on hésite à se lancer, on
tourne, on s’agrège, on se désagrège… Bientôt, une sorte de transe agite les
corps, quelques mouvements de danse urbaine apparaissent. Plusieurs danseuses
tentent vainement de s’échapper dans la salle, vite reprises par le groupe. La
danse prend de l’ampleur, dans un crescendo envoûtant, la musique et la danse
se répondant, presque se confondant.
Au final, 32 femmes* se lèvent dans la salle et avec une
grande lenteur, rejoignent les 12 musiciennes et danseuses, pour ensemble saluer
le public.
(*) Cette saison,
David Drouard propose à 32 femmes, tous profils confondus, de participer à une
aventure chorégraphique. Un travail sur 9 week-ends est mené en lien avec
(S)acre. L’enjeu est la construction d’une pièce qui sera présentée aux Orléanais
en juin prochain. Ce qui s’est déjà fait il y a quelques années avec une autre
compagnie.
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