dimanche 12 novembre 2017

Un Sacre renversé



Fondateur de la Compagnie D.A.D.R. en 2004 afin dit-il d’interroger les fondamentaux de la danse, David Drouard découvre l’art chorégraphique à 15 ans. Son parcours depuis lors est multiple : passant par les Conservatoires de Nantes, de Lyon, le CCN de Belfort, il découvre Kylian au NDT et est invité au Festival d’Avignon en 2008, présentant Gravity. Il reçoit un Premier Prix de la Fondation Noureev. Il rencontre M-A Gillot qui participe à l’une de ses créations. Il travaille depuis quelque temps à Bruxelles. Drouard vient de terminer un triptyque : (F)aune, solo autour du ballet de Nijinski, (H)ubris, quintette chorégraphique, enfin (S)acre qu’il vient de présenter à Orléans, sorte de renversement de celui du duo Stravinski / Nijinski. Ici, pas d’Élue désignée pour être livrée aux Dieux, mais 12 femmes, de 20 à 60 ans, sur scène, qui s’unissent pour rendre hommage au féminisme.

Le plateau étant plongé dans le noir, des plaintes semblent sourdre des coulisses ; des silhouettes apparaissent en fond de salle, s’approchent comme peureuses, la scène s’éclaire doucement, on distingue une structure au sol, sur laquelle on verra plus tard de la végétation, sorte de renaissance après un cataclysme. Autour de cet îlot verdâtre, trois femmes : l’une au clavier, la seconde à la batterie, la troisième au violon, toutes trois alternant chant et musique rock, générée par une déstructuration de celle du compositeur russe.

Les neuf danseuses aux costumes passablement usés, jeans et shorts se mélangeant, se regroupent sur le plateau, on hésite à se lancer, on tourne, on s’agrège, on se désagrège… Bientôt, une sorte de transe agite les corps, quelques mouvements de danse urbaine apparaissent. Plusieurs danseuses tentent vainement de s’échapper dans la salle, vite reprises par le groupe. La danse prend de l’ampleur, dans un crescendo envoûtant, la musique et la danse se répondant, presque se confondant.

Au final, 32 femmes* se lèvent dans la salle et avec une grande lenteur, rejoignent les 12 musiciennes et danseuses, pour ensemble saluer le public.

(*) Cette saison, David Drouard propose à 32 femmes, tous profils confondus, de participer à une aventure chorégraphique. Un travail sur 9 week-ends est mené en lien avec (S)acre. L’enjeu est la construction d’une pièce qui sera présentée aux Orléanais en juin prochain. Ce qui s’est déjà fait il y a quelques années avec une autre compagnie.

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