Nadir Moknèche, aux racines à la fois françaises et algériennes, propose son cinquième long métrage, « Lola Pater », film devant lequel le spectateur ne peut rester insensible tant il est chargé d’émotion communicative.
Un homme, d’origine algérienne, marié et père d’un jeune garçon, décide de quitter la famille. Il change de sexe, devient Lola, professeure de danse orientale et lesbienne. Son épouse, bien des années plus tard, décède, et son fils décide de retrouver son père. On s’en doute, chez ce jeune, accordeur de piano, inséré dans la vie occidentale, ce n’est pas simple quand il retrouve son père, lequel (ou laquelle) cherche à renouer avec son fils, quasi inconnu pour lui (elle). D’autant que Moknèche a choisi de mélanger les racines, arabe et gitane.
Les moments forts sont incontestablement les rencontres, parfois avortées entre le père (femme) et le fils, faites d’avancées, d’hésitations, de reculs, de regards floutés derrière une porte vitrée, ponctués de vidéos tournées à l’époque où la famille était unie et aimante.
Fanny Ardant, dans le rôle de Lola, est remarquable de justesse, de vérité, d’amour paternel ou maternel comme on voudra. Le rôle de Lola est taillé pour elle, avec sa voix grave, son allure de diva, la chaleur qu’elle dégage dans les contacts avec son fils, et tous les seconds rôles dont Moknèche parsème son film, notamment dans l’hôtel où elle séjourne.
On ajoutera le talent de la Directrice de la photographie, Jeanne Lapoirie, à l’affiche actuellement avec « 120 battements », et qui sait mieux que quiconque, donner à l’image des couleurs chaudes méditerranéennes. Le transgenre, rarement traité au cinéma (ce n’est plus le cas de l’homosexualité heureusement), est un thème que Moknèche n’a pas peur d’évoquer, on lui en sera reconnaissant avec un film qui ne peut que marquer les esprits.
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