lundi 24 juillet 2017

Off et IN en Avignon enfin bilan !


Dernier jour au Festival, et intense moment de poésie avec Marc Dubrul au Castelet qui nous fait vibrer (bah, on était 9 dont 2 jeunes !!) avec Alfred de Musset. Dubrul, il fait tout : il vend les billets à la caisse située de l’autre côté de la rue, nous fait traverser la rue de la Carreterie, ouvre la porte, contrôle les billets, referme la porte et déclame…

Trois nuits, celle de mai, celle d’août, et celle d’octobre où le poète, lâché par George Sand qu’il aimait éperdument, a écrit un des plus beaux poèmes : « Honte à toi… », chanté par Gainsbourg dans sa jeunesse. Pour terminer, une autre merveille, « Lucie » du même auteur. C’est tellement beau qu’on se demande pourquoi les vers de Musset ne sont pas au fronton de toutes les écoles. Je blague ?

La Fabrica est un lieu récent, situé hors les murs d’Avignon, à 10 mn à pied des remparts. Lieu de théâtre agréable, avec une grande cour où l’on se restaure, salle très fonctionnelle. Le grec Dimitris Papaioannou, celui qui a conçu la cérémonie d’ouverture des JO d’Athènes en 2004, propose « The great Tamer ». Le titre ne nous dit rien, on ne sait rien de ce qu’on va voir. Ce qu’on sait du moins, c’est que les places ont eu du mal à se vendre au début, puis se sont arrachées.
La scène est en pente, elle ondule comme la mer et est recouverte de sortes de plaques flexibles qu’on peut mouvoir ou retourner à loisir.
Qu’est-ce que ça raconte ? Réponse difficile !
Il y en a qui creusent et exhibent des cadavres vivants, d’autres qui s’enfoncent sous terre, d’autres encore qui sont nus et qu’on recouvre d’un drap, puis qu’on découvre et recouvre et ainsi de suite, d’autres mi-nus, mi-habillés qui s’entremêlent pour former une sorte d’homme-animal, deux cosmonautes qui viennent d’on ne sait où, l’un qu’on opère du ventre d’où sortent les organes… Les formes évoluent, certaines nous rappellent des tableaux de peintres médiévaux.
Il faut se laisser bercer par le rythme particulièrement lent de la pièce. L’ordinaire est secoué, ballotté par les flots. Le public applaudit debout.

Le théâtre des Carmes, haut lieu du Off puisque créé par André Bénedetto considéré comme le fondateur du Off, présente « le 4ème mur », texte de Sorj Chalendon, Prix Goncourt des lycéens en 2013.
Un metteur en scène, tenu par une promesse, se doit de monter la pièce « Antigone » au Liban en rassemblant des acteurs de toutes confessions. Tâche impossible dans ce pays écartelé, le roman situant le dénouement en 1982 lors du massacre de Sabra et Chatila, considéré comme « acte de génocide » par l’ONU.
Le texte est fort, la mise ne scène un peu moins, ai-je trouvé.


La Fiesta, spectacle présenté par Israel Galvan, dans la Cour d’Honneur est une honte qui déshonore le Festival d’Avignon. Bouffonneries, bêtises et autres stupidités ne font pas un spectacle, ou plutôt si, à la télévision dans le style Hanouna !
Que penser par exemple, d’un type bedonnant qui va se jeter une fois, deux fois, trois fois contre une table renversée sur le côté ? On pourrait multiplier les exemples, mais à quoi bon !

Alors, tout est-il à jeter ? On a eu néanmoins quelques rares moments musicaux et vocaux, mais c’est bien tout. Au final, un individu que je ne peux ni qualifier d’artiste, encore moins de danseur, nous a gratifiés d’un exercice de claquettes fort long de type fortement machiste.

Alors me direz-vous, qu’en ont pensé les spectateurs ? Ceux-ci se répartissent en deux groupes bien distincts : les vrais festivaliers ont globalement détesté (on m’avait prévenu auparavant, mais j’y suis allé sans a priori), et d’autre part un certain public avignonnais qu’on reconnaît parce qu’il fait ses remarques à haute voix pendant le spectacle, comme il le fait devant sa télé, et qui a adoré parce qu’il a l’habitude de voir cela à la télé.
Et comme on constate que d’année en année, le spectacle dit de danse présenté dans la Cour d’Honneur en fin de Festival va en se dégradant, on est bien obligé de se demander si cela n’est pas voulu pour répondre à une demande avignonnaise afin qu’un certain public, adepte de sous-culture télévisuelle, y trouve son compte. Si cela était, ce serait grave !

Au final, 26 spectacles en 6 jours et demi, des merveilles, beaucoup de belles choses, quelques banalités et une affreusité pour finir. Globalement, un Festival de bonne tenue, sans pour autant atteindre les sommets.

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