Léa Mysius vient de remporter le Prix SACD lors de la Semaine de la Critique de Cannes, avec son premier long métrage, « Ava », film que je considère comme « inclassable » tant il déroute le spectateur.
Ava est une jeune adolescente qui, consultant son ophtalmo, apprend qu’une maladie la condamne à devenir aveugle à plus ou moins brève échéance. Elle, sa mère et le petit bébé (probablement une demi-sœur d’Ava tant la mère semble coucher avec le premier venu), partent en vacances au bord de la mer. Dès lors, les problèmes de vision d’Ava passent sous le signe de la métaphore : chien noir, amant de la mère noir, flics municipaux à cheval tels des fantômes, jusque dans les dessins que réalise Ava avec de l’encre noire.
La rencontre d’un jeune gitan va entraîner une bascule dans la vie d’Ava, laquelle abandonne sa mère pour le jeune homme. Léa Mysius nous fait alors pénétrer dans l’univers des gens du voyage qui célèbrent un mariage entre jeunes époux. Univers qu’on connaît mal, mais éminemment sympathique.
Dans son film, Léa Mysius embarque le spectateur sur une succession de fausses pistes qui ne mènent nulle part, telle le fils du moniteur de char à voile avec qui elle flirte, sans suite, ou ce cheval rencontré dans leur fuite. Néanmoins, certaines séquences sont d’une beauté inouïe : au début, le chien noir qui file entre les baigneurs, l’apparition des deux amoureux au sortir d’une forêt dans un halo de lumière divine, et surtout l’escapade entre les dunes tels des extra-terrestres afin de détrousser les nudistes, avec une bande son véritablement géniale…
Deux jeunes acteurs en devenir, Noée Abita dans le rôle d’Ava, et Juan Cano dans celui du gitan, respirent la fraîcheur de leur jeunesse dans ce premier long métrage, avec l’orléanaise Laure Calamy, toujours aussi adorable.
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