Agnès Varda était, dans les années 60, une cinéaste de la Nouvelle Vague, aux côtés de Jacques Demy, Chris Marker, Alain Resnais, auteure d’une douzaine de longs métrages, de multiples documentaires. A son palmarès, un Lion d’Or à Venise en 1985, et une Palme d’Honneur à Cannes en 2015. C’est une femme qui fait autorité dans le milieu du cinéma.
Voilà qu’à 88 ans, elle décide de partir sur les routes de France avec J.R., 34 ans, chapeau et lunettes noires, profession photographe, dont la spécialité consiste à recouvrir les murs, statues… de ses photos géantes prises sur le vif, et développées dans son camion.
« Visages, Villages » nous entraîne, au hasard des rencontres, à moins que ce ne soit point fortuit, allez savoir, vers une femme retraitée, dans un coron, seule dans sa rue, béate d’admiration en découvrant son portrait sur la façade de sa maison ; une jeune serveuse dans un bar, timide avoue-t-elle, qui ne s’attendait pas à une aussi grande photo d’elle face au bar ; un éleveur de chèvres qui s’étonne que ses collègues coupent les cornes des bêtes, qui pratique encore la traite manuelle, et qui propose qu’on leur mette au bout des cornes, des faux nez de clown de toutes les couleurs ; un blockhaus tombé de la falaise sur la plage, lui aussi recouvert et aussitôt nettoyé par la marée haute ; l’œil et les doigts de pied d’Agnès peints sur les wagons d’un train ; enfin, et j’en ai oublié, ces trois femmes de dockers du port du Havre, fières du métier de leurs hommes, de la solidarité dans cette profession, et de leur syndicat CGT dont, pour une fois, on ne parle pas plein de haine dans la bouche. Tout ça fait un bien fou !
Honnêtement, on aurait pu éviter cette dernière escapade en Suisse ou Agnès Varda emmène J.R. à la rencontre de Godard dans sa maison, lequel semble muré et refuse d’ouvrir, ce qui fait dire à Agnès qu’il est « une peau de chien ». C’était inutile !
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