vendredi 21 juillet 2017

Le Festival parle des femmes, avec des textes forts

J’ignorais qui était Massimo Carlotto. Ecrivain italien né en 1956, il est arrêté et condamné pour meurtre. Après de rocambolesques aventures judiciaires, il est finalement gracié par le Président de la République italienne et huit années en prison. Etait-il coupable ?

Nicole Mouton, que je ne connaissais pas plus, s’est emparé d’un texte de Carlotto, « Rien plus rien au monde », et nous l’offre à l’Albatros.
Une femme nous parle de sa vie, de son mari, de sa « petite », de son travail, de ses espoirs déçus, de sa vie sexuelle dont elle espérait bien plus, de ses patronnes qu’elle envie, de son chez elle sans luxe, de son budget restreint, de ses achats pour nourrir la famille au moindre prix, et du Vermout qu’elle aime bien et boit de plus en plus pour oublier sa misère sociale. Mais, quand elle utilise l’imparfait pour parler de la « petite », on sent que le drame approche.

Texte d’une force terrible, projeté sur scène par une actrice qui finira les larmes aux yeux, épuisée. C’est du très grand art théâtral ! mais, nous n’étions que 9 pour l’écouter. C’est ainsi le Off en Avignon, l’excellent peut ne pas faire recette quand le gentillet, pour ne pas évoquer le démago peuvent remplir les salles.

Deux IN à la suite en cette journée, Les Bonnes de Genet à Védène (voir plus loin, donc au-dessus) et le Sujet des Sujets au Jardin de la Vierge.

Les Sujets à Vif ont 20 ans, dans le Jardin de la Vierge. Pour en fêter l'anniversaire, le Festival a confié à Frédéric Ferrer le soin d'en rappeler l'évolution, avec une bonne dose d'humour, et ce en 45 minutes pétantes. Bon, il lui est arrivé souvent de déborder un peu.

En ce 20 juillet, il avait invité deux artistes de choix, Josef Nadj et son vieux copain, Dominique Mercy, chorégraphes et danseurs, le premier Directeur du CCN d'Orléans durant 20 ans, le second un des adjoints de la grande Pina Bausch?.

Durant un petit quart d'heure, les deux compères nous ont rejoué des fragments du "Petit Psaume du matin".

Ce fut un moment d'émotion d'une rare intensité de les voir, tous deux, plus très jeunes, ressusciter ce ballet d'une remarquable beauté.


Pour terminer la journée, il est 22 H 30 en cette soirée douce, quand au Chien qui fume (encore un  nom de théâtre amusant), débutent « les Monologues du Vagin », pièce qui doit tourner depuis 20 ans et que je n’avais jamais vue, mais dorénavant dans une nouvelle version car parler du vagin de la femme est une histoire qu’on peut toujours recommencer.

Trois femmes viennent évoquer la partie érotogène de la femme, avec un humour mordant, texte souvent basé sur des témoignages de femmes. Mais on nous parle aussi de l’accouchement, des femmes battues, des femmes violées en temps de guerre mais pas que, et de l’excision, pratique barbare et criminelle s’il en est. Un texte particulièrement fort, et qui met les pieds dans le plat, si je puis dire…

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