Calin Peter Netzer devient un récipiendaire habitué de la Berlinale, le Festival de Berlin qui est à l’Allemagne, ce qu’est celui de Cannes à la France. Après son Ours d’Or obtenu en 2013 pour « Mère et fils », il récidive cette année avec un Ours d’Argent pour son dernier long métrage, « Ana, mon amour ».
Toma rencontre régulièrement un psychanalyste et lui décrit ses rêves qui semblent durer depuis longtemps, espérant que ce dernier les lui décrypte, afin sans doute de le libérer de ce qui l’oppresse. Il lui raconte ainsi sa vie sur les sept dernières années, de ses années de fac où il a rencontré Ana, une étudiante comme lui, où l’on parlait de Nietzsche, où l’on faisait l’amour, où l’on riait, on dansait.
Mais voilà qu’Ana, celle qu’il aime, est atteinte de crises d’angoisse, elle se bourre de médicaments dont elle devient addicte. Invitations chez les parents de la fille, puis ceux du garçon, rencontres qui se passent au plus mal. On se marie, naît un garçon, Tudor qui grandit. Ana va mieux, possède un bon emploi. Lui à l’inverse n’en a plus, la dégringolade commence avec la jalousie.
Netzer, de manière fort habile, nous offre quelques moments de cette vie qui s’étale sur sept années, pas toujours dans l’ordre, l’évolution des cheveux d’Ana et Toma nous renseignant à ce sujet. In fine, lors de la dernière rencontre avec le psy, Netzer nous suggère, de manière très subjective, que tout cela n’est que rêves de Toma, en guerre avec sa mère. On revient alors à son film couronné en 2013 à Berlin que j’évoquais plus haut.
Les deux interprètes principaux que sont, d’une part Diana Cavaliotti dans le rôle d’Ana, et d’autre part Mircea Postelnicu dans celui de Toma, méritent amplement les félicitations. Il y a des scènes particulièrement savoureuses, telles celle où les deux amoureux se retrouvent avec un autre couple lors d’une soirée, quand l’autre mâle parle de masturbation, ou bien celle où les roumains se précipitent en masse dans un lieu de pèlerinage pour honorer « un tas d’os ». C’est Toma qui le dit ! Netzer a filmé quasiment d’un bout à l’autre, caméra à l’épaule, ce qui donne au film, une tonalité de proximité avec les personnages.
Le cinéma roumain se porte bien, qui rafle quantité de trophées dans les festivals. C’est peut-être la seule chose qui fonctionne bien dans ce pays. Pour nous autres cinéphiles, on ne s’en plaindra pas. On en redemande !
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