lundi 19 juin 2017

Contrôle de la pensée par un psychopathe

« Terrifiant ! » annonce d’emblée Kiyoshi Kurosawa, qui présente sur les écrans français, son nouveau long métrage, après, il y a peu, « le Secret de la chambre noire », tourné en France.
Titre en anglais donc, « Creepy », on se demande d’ailleurs bien pourquoi la langue anglo-saxonne est réquisitionnée là comme ailleurs !

Dans une sorte de prologue au film, un psychopathe s’enfuit d’un commissariat, retient une femme en otage, tous deux sont cernés par les policiers, armes au poing, l’inspecteur Takakura à leur tête : situation que l’on retrouvera plus ou moins à la fin du film, à l’envers, puis à l’endroit.

Un an a passé. Takakura et son épouse emménagent dans une nouvelle maison afin de changer de vie. Lui est devenu prof de fac, elle s’occupe des tâches ménagères. Ils ont un chien, Max. Mais comme il n’est pas facile de couper totalement de sa profession antérieure, l’ancien flic enquête sur l’étrange disparition d’une famille avec son copain resté flic. Leur nouveau voisin intrigue l’ancien détective, d’autant qu’une jeune fille étrange vit avec lui. Si la femme de Takakura semble se rapprocher du voisin, lui, Takakura s’en éloigne. Et les deux enquêtes risquent bien d’être liées.

Kurosawa distille les éléments du puzzle un à un, cela peut paraître un peu long dans une première partie. Mais lorsqu’il nous fait pénétrer dans le musée des horreurs, lorsque des scènes d’épouvante jaillissent, Kurosawa devient génial. En fait, le film traite de la prise de contrôle de la pensée d’autrui, de l’impossibilité de se soustraire au gourou de la secte, voire pourquoi pas, au « chef » dans toutes les strates de la société, et quand ceux-ci sont de dangereux psychopathes…

Excellente composition des trois personnages principaux, Takakura et son épouse ainsi que Nishimo, le voisin. Mention spéciale néanmoins pour Yuko Takeuchi dans le rôle de l’épouse de l’ancien flic, au visage très expressif, quand Nishimo lui demande de choisir entre son mari et lui, ou notamment dans la scène finale. La musique ajoute un côté lugubre  au scénario. C’est du très bon Kurosawa, même du terrifiant Kurosawa !

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