mercredi 3 mai 2017

Hommage aux Tsiganes

Django Reinhardt est certainement le guitariste tsigane le plus célèbre, celui qui fait référence absolue en matière de jazz manouche. En 2012, Bruno Le Jean nous avait offert un splendide documentaire sur « les Fils du Vent », en souvenir de leur idole. Aujourd’hui, Etienne Comar retrace dans « Django », l’année 1943 quand le guitariste a quitté Paris, de peur de partir en Allemagne et de ne plus revenir, pour la Suisse avec sa compagne.

La première scène décrit les massacres de tsiganes dans la forêt des Ardennes, dont celui d’un chanteur, ami de Django, épuration ethnique on appelle ça !  On passe alors à Paris où Django Reinardt chante, pour les Français, et les Allemands qui occupent la capitale. Il y a là sa mère, sa compagne, une ancienne amie revenue d’on ne sait où, ses musiciens. Mais la vie parisienne devenant dangereuse, il s’enfuit avec sa compagne et sa mère vers Thonon où il rencontre sa famille manouche et la résistance. Le film ne dit pas s’il atteindra le pays neutre. La dernière scène, en 1945, à Paris, nous le montre, dirigeant le requiem pour les frères tsiganes, du moins le peu qui en est resté malgré le temps qui passe.

Si le film démarre difficilement, il monte en puissance de manière régulière, pour finir en apothéose avec le requiem. Magnifique composition de Radi Kateb en Django aux côtés de Cécile de France en amoureuse à deux visages. Signalons aussi le rôle de la mère, joué par une femme manouche, étonnante de vérité. Et bien sûr musique somptueuse pour un film qui se veut musical, mais surtout qui rend hommage à ce peuple persécuté par les nazis, et auquel les autorités françaises n’ont jamais ouvert les bras ! Il faudra attendre 2016, pour qu’un Président de la République admette la responsabilité de la France dans l’internement des Tsiganes durant la Seconde Guerre mondiale.

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