samedi 15 avril 2017

Un Opéra mi-figue, mi-raisin

Le réalisateur suisse, Jean-Stéphane Bron, nous livre un documentaire concernant l’Opéra National de Paris, cette institution  vieille de près de 350 ans puisque fondée sous Louis XIV.

« L’Opéra » puisque c’est son titre, traite principalement la partie lyrique, la danse n’étant montrée qu’épisodiquement, notamment au travers de la démission de son Directeur, Benjamin Millepied, puisque les caméras du réalisateur se trouvaient précisément « at the right time », et « at the right place ». A ce sujet, on découvre notamment la question posée par un journaliste qui ne croit pas un mot du discours officiel, et d’autre part des mots d’adieu du franco-américain devant un parterre glacial. Ajoutons une danseuse sortant de scène dans un état d’épuisement avancé, qui contraste avec les sourires de façade exhibés sur scène.

Mais la partie lyrique occupant la majeure partie du documentaire, les balletomanes peuvent passer leur tour. Répétitions de « Moses und Aron », « les Maîtres Chanteurs de Nuremberg », la caméra s’attarde sur les pas d’un jeune chanteur russe ayant rejoint l’Académie de l’ONP…

Au final, deux sortes de publics sont amenés à voir ce documentaire : ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, qui ne savent pas qui est qui (comment par exemple identifier Roméo Castellucci, metteur en scène de Moses, si on ne le connaît pas !), et ceux qui savent tout de suite de qui et de quoi il retourne. Me classant dans la seconde catégorie, je reste frustré devant ce que j’appellerai un fourre-tout, un assemblage d’images prises au hasard du tournage, sans ligne directrice me semble-t-il.

Bien que dans ce genre de documentaire, on puisse se demander ce qui est pris au hasard du voyage de la caméra dans les locaux, ce qui est filmé à la demande des autorités de l’ONP désirant que telle discussion ou telle scène soit filmée et vue par les spectateurs, enfin ce qui pourrait être filmé plusieurs fois jusqu’à la bonne prise, mais là, on ne serait plus dans le docu. Allez savoir ! De toute évidence, on ne sent pas le naturel de « La Danse » que Frédérick Wiseman nous avait délicieusement offert il y a quelques saisons de cela.

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