samedi 15 avril 2017

Sous l'oeil de son chat...

Lady Macbeth inspire toujours de par le monde, des réécritures contemporaines. Nikolaï Leskov, romancier russe de la seconde partie du XIXème, en a tiré une version dont Chostakovitch s’est servi pour son opéra, et plus tard Wajda pour un film. A son tour, le cinéaste britannique William Oldroyd rapatrie l’héroïne shakespearienne en Angleterre et nous offre sa version victorienne, « The young Lady ».

Katherine est une fort jolie femme, fraîchement mariée à un châtelain, sexuellement impuissant ou le pense-t-elle, et dont le père règne sur la maisonnée en vieux lord tyrannique. Profitant de l’absence des deux, elle découvre le sexe avec un palefrenier. Mais le retour successif du père, puis du mari, complique les choses. Et comme on sait que Lady Macbeth a été source d’inspiration, on se dit que les meurtres vont se succéder, sous l’œil d’un chat qui saute de meuble en meuble.

Katherine n’éprouve aucun amour pour son valet de ferme, seul l’acte sexuel compte avec cet homme qu’elle manipule à loisir, selon son bon vouloir. Le problème, c’est qu’on ne sait pas trop où Oldroyd veut en venir. Il effleure par moments la lutte des classes quand Katherine fait asseoir à sa table, la servante noire, Anna, laquelle ne peut s’imaginer dans un autre rôle que celui de servante, au service des blancs. Si l’épouse du général Macbeth est assoiffée de pouvoir, telle n’est pas Katherine pour laquelle seul le sexe compte, et qui tue pour jouir librement.

Ceci dit, le film est sauvé par une interprétation magistrale de Florence Pugh au visage d’une sainte, aux coups d’œil aguicheurs, et dont robes et corsets rappellent qu’à l’époque victorienne, la femme n’était qu’un objet. Encore qu’aujourd’hui, dans cette haute bourgeoisie, ce soit toujours le cas !

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