lundi 10 avril 2017

Trois Petchorine pour le prix d'un

Après la lecture du roman de Lermontov, « un Héros de notre temps », je me doutais bien que le Bolchoï allait nous servir un nouveau chef d’œuvre chorégraphique, tant le roman est d’une très grande beauté. Et comme la troisième partie est, du moins c’est mon avis, bien supérieure aux deux autres, déjà du point de vue de l’écriture, mais aussi en raison d’une sorte d’auto-psychanalyse que nous expose Petchorine, je subodorais qu’il allait en être de même sur la scène. J’avais vu juste !

Les deux premières parties, avec Bela et Ondine (respectivement Smirnova et Shipulina), bien qu’elles se situent déjà au sommet de l’art chorégraphique, j’ai notamment été impressionné par la seconde dotée d’une très forte présence scénique, sont manifestement surpassées par la troisième, « la Princesse Mary », où Kristina Kretova (Vera) parvient presque à éclipser la star Zakharova, ce qui n’est pas un mince exploit, tant ses pas de deux avec Skvortsov atteignent au sublime. Et que dire de cette idée finale où les 3 Petchorine se retrouvent sur scène, dans une sorte de dédoublements de personnalité. On comprend alors pourquoi le chorégraphe a triplé le « héros ».

On regrettera néanmoins, et je suppose que les spectateurs présents au Bolchoï n’ont pas eu ce problème, la difficulté pour nous autres dans les salles de cinéma, de bien distinguer les danseurs habillés de costumes très sombres, dans un décor tendant au noir sous une faible luminosité.

On retiendra enfin, que K Novikova, sans doute habillée pour l’occasion chez un des meilleurs couturiers de Moscou, voue une véritable idolâtrie pour Lermontov, qualifié par elle de « plus grand génie de l’histoire de la Russie », si j’ai bien retenu. Rien de moins !

Il n’y avait pas foule à Orléans. Le début des vacances (zone B), le soleil, mais surtout parce que le public en général, ne va pas voir ce qu’il ne connaît pas. Et c’est bien dommage !

1 commentaire:

  1. Premier ballet, pour moi, et sur grand écran avec le Bolchoï pour Un héros de notre temps, où l’on voit évoluer Petchorine à travers ses rencontres amoureuses où « il joue avec sa vie et celles des femmes qu’il aime… ».
    J’ai été très touchée par cette chorégraphie offerte où l’émotion est palpable : l’expression et la précision des corps dans leurs déplacements individuels, en duo ou en groupe, la geste de chacun, que la musique accompagne superbement tout au long du spectacle.
    Dans la seconde partie j’ai les larmes aux yeux, bien que je ne comprenne pas toutes les scènes dont la salle de musculation, car, je n’ai pas lu le récit de Lermontov, mais dans quelques jours, ce le sera.
    Cette chorégraphie résonnera en moi durant plusieurs heures après la fin du spectacle. C’est comme si cela avait réveillé des émotions enfouies. Il est de ces femmes et de ces hommes qui savent rejoindre l’humanité dans son universalité grâce à leur art. Merci à eux !
    Merci également à cette invitation de dernière minute pour un tel spectacle !

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