Guillaume Vincent, jeune metteur en scène formé au TNS de Strasbourg comme beaucoup, propose dans le cadre de la saison du Centre Dramatique national d’Orléans, avant une programmation à l’Odéon en avril/mai, « Songes et Métamorphoses ».
Qui dit Songes pense inévitablement à la pièce emblématique de Shakespeare. Et Métamorphoses renvoie au long poème d’Ovide. Là est la matière brute sur laquelle Guillaume Vincent a travaillé afin de ravir les spectateurs au comble de l’émerveillement.
Parler théâtre au sein du théâtre n’est certes pas nouveau, beaucoup s’y sont employés, Shakespeare en autres évidemment. Mais on sait que le sujet est risqué. Guillaume Vincent a, me semble-t-il, réussi son pari de relier Ovide au plus célèbre écrivain anglais, par le biais du sujet théâtral, même si la première partie est un peu longuette par moments, et même si, à l’entracte, on se pose des tas de questions.
La soirée se divise en deux parties, séparées par un entracte. La première est une création pure du metteur en scène, sur un texte écrit par lui-même et librement inspiré d’Ovide. Au lever du rideau (même s’il coulisse à droite et à gauche, façon de parler), on chante en anglais accompagné au piano, le décor d’un théâtre descend des cintres et quatre enfants interprètent l’histoire de Narcisse et d’Écho. C’est beau, c’est poétique, enchanteur ! La salle applaudit déjà. Puis vient la discussion autour du théâtre (là, on se dit qu’il doit y avoir un rapport avec le Songe) où des thèmes de la société actuelle sont abordés, tels les rapports entre une fille et son père, ou ceux relatifs à l’adolescence. Enfin, Dans un décor presque féerique, on assiste au meurtre commis par Procné et Philomèle sur des enfants. Fin de la première partie. Là, on s’interroge pendant l’entracte sur les intentions du metteur en scène.
Et le Songe envahit la salle. On connaît l’histoire, ou la triple histoire, celle des elfes et des fées qui se chamaillent à coups de philtre magique, celle des jeunes nobles qui, dans la forêt la nuit, se livrent à une rude bataille sentimentale, enfin celle des théâtreux qui doivent monter l’histoire de Pyrame et Thisbé, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Roméo et Juliette. C’est totalement réjouissant, plein d’humour, tous sont adorables. A elle seule, la scène où le théâtre est dans le théâtre, avec le lion et le mur, vaut le déplacement. Puck est inoubliable. Chacun des acteurs, il faudrait tous les citer, sont excellents. La scénographie est tout simplement exceptionnelle, tout comme les décors et les costumes.
Le public composé de nombreux lycéens en cette soirée du jeudi, applaudit très chaleureusement la quinzaine d’acteurs.
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