George Lavaudant restera pour moi, la mise en scène en 1984, dans la Cour d’Honneur, de « Richard III », rôle tenu par Ariel Garcia-Valdès, revus tous deux au début des années 2000, dans « la Rose et la Hache » de Carmelo Bene. Immenses moments théâtraux !
Lavaudant met en scène actuellement à l’Odéon, « Hôtel Feydeau ». En 1909, l’écrivain quitte le domicile conjugal et s’installe à l’hôtel où il écrit plusieurs pièces. Ce sont celles-ci que Lavaudant nous présente, en choisissant juste quelques scènes et les mixant dans un labyrinthe harmonieux.
On trouve pêle-mêle « On purge bébé », magnifique comédie où l’enfant d’un couple, pas si bébé que cela, est constipé. Pas moyen que l’enfant avale son médicament, le père n’en a que faire. Finalement, la purge sera bue par l’invité surprise.
« Mais n’te promène donc pas toute nue », où Clarisse se fait piquer par une guêpe sur la fesse et demande qu’on lui suce l’endroit de la piqûre.
« Feu la mère de Madame », quand on vient annoncer la mort de la mère de madame, donc la belle-mère de monsieur, par erreur, suite à une fausse adresse !
« Léonie est en avance » car sur le point d’accoucher, elle oblige, avec l’aide de sa mère, son époux à se couvrir la tête d’un pot de chambre, ce qu’il refuse tout d’abord avant de céder.
Les premières scènes semblent un peu fades, enfin tout est relatif, puis on assiste à une montée en puissance des gags jusqu’à une véritable apothéose où tout le monde se retrouve sur scène pour une explosion finale. Lavaudant a su fort habilement combiner les différentes scènes, choisies avec un génie certain, afin d’offrir au public un spectacle qui a le mérite, par les temps qui courent, de porter réjouissance et humour féroce. On en sort infiniment heureux !
On remarquera, Feydeau comme Labiche étant connus pour ce qu’on appelle le théâtre de boulevard, qu’il n’y a point ici d’histoires de cocuage. Feydeau est trop intelligent, il décrit des scènes de la vie au sein de couples dont l’un, ou les deux époux, aspirent à intégrer la bourgeoisie, sans qu’ils n’en aient les moyens.
Côté acteurs, on remarque plus particulièrement Tatiana Spivakova dans le rôle d’Yvonne de « Feu la mère de Madame », jeune actrice d’origine russe, quadrilingue nous dit-on, et qui explose véritablement sur scène. On reparlera d’elle, quoique tous soient excellents. De toutes façons, sous la conduite de George Lavaudant, on ne peut qu’être excellent !
Grand coup de chapeau également à Manuel Le Lièvre irrésistible et tellement crédible dans 'Bébé'
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