Th Lebrun à droite, Larrieu et Azagury au fond à gauche. Photo de Frédéric Iovino |
Daniel Larrieu fut un pilier de la danse contemporaine française dans les années 80, aux côtés de Jean-Claude Gallota, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson et tant d’autres. Je me souviens que Larrieu est venu récemment à Orléans, présenter « Divine », sur un texte de Jean Genet, grand moment de poésie chorégraphiée. On ne peut qu’éprouver un plaisir immense en retrouvant ces chorégraphes / danseurs qui osent encore monter sur scène malgré les ans !
« Avant toutes disparitions » était programmé à Orléans en cette fin janvier. De quelles disparitions s’agit-il ? de celles des chorégraphes précédemment cités ? de la danse contemporaine (Oh non !) ? Thomas Lebrun parle de disparitions par désillusion, par élimination, par ravage, par dévastation, par séparation, par ultimatum, par combat, par guerre, par dilution, par fatalité.
Un immense tapis vert recouvre le plateau, on est en plein champ. Daniel Larrieu et sa complice Odile Azagury esquissent quelques pas de danse. Cette dernière s’éclipse en coulisses et en revient offrant une plante à Larrieu qui la dispose aussitôt sur le devant. La même scène se répétera une quinzaine de fois. Daniel Larrieu fut dans sa jeunesse, horticulteur, Azagury la lui rappelle. Pendant ce temps, en fond de scène, les danseurs passent seuls, ou par deux, ou trois, de cour à jardin, en esquissant des mouvements désarticulés, les uns lentement, d’autres en courant, premières recherches des chorégraphes…
Dans une seconde partie, huit danseurs intègrent le « pré » et se lancent dans une danse enfiévrée, à la démarche cahotante, quelques actes sexuels sont mimés, les plantes sont piétinées, on invoque le ciel. Incontestablement, il y a du Pina Bausch là dedans ! C’est aussi un hommage de la part de Thomas Lebrun à la diversité, il y a là des grands, des plus petits, des maigres, des plus épais… On remarque Matthieu Patarozzi à la très haute stature, présent dans chaque ballet du chorégraphe tourangeau, lequel participe aussi, on le reconnaît immédiatement de par son profil atypique. Il est vrai que le chorégraphe aime jouer sur les différences, c’était déjà le cas dans « Lied Ballet » et dans « Tel quel », ou sur les décalages dans « la Jeune Fille et la Mort ».
Dans une dernière phase, au rythme très lent, dans un nuage blanchâtre, les quatre autres dont Larrieu et Azagury, dansent la vieillesse, sur une musique très répétitive. Le spectacle s’allonge… La salle applaudit longuement.
Thomas Lebrun sera bientôt à l’amphithéâtre Bastille pour les « Fêtes d’Hébé ». Malheureusement, je n’ai pu obtenir la moindre place !
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