mercredi 21 décembre 2016

Rencontre entre textos et esprits venus d'ailleurs

Une « Personnal Shopper », est une personne chargée de faire les courses pour une autre. Dans le cas présent, Maureen, jeune américaine, qui vient de perdre son frère jumeau Lewis victime d’un arrêt cardiaque, vit à Paris. Elle est Personnal Shopper d’une très riche femme, sorte de mannequin ou quelque chose d’avoisinant, qui voyage à travers le monde : les courses consistent, non à remplir le réfrigérateur, mais à louer robes de haute couture, chaussures haut de gamme (haut à tous les sens du terme), et bijoux de chez Cartier.

Ceci dit, Maureen et son frère jumeau sont médium (ou pensent l’être ?), et la demoiselle attend un appel tangible de son frère venant de l’au-delà. Si certains signes se manifestent (robinet ouvert, lueurs, bruits étranges, formes blanchâtres émergeant des murs…), elle n’est pas sûre que cela provienne de son frère. D’autant que lors d’un voyage à Londres, elle reçoit quantité de textos d’un être anonyme qui semble tout savoir d’elle et qui la suit manifestement à la trace. Esprits venant d’ailleurs et textos anonymes font bon ménage chez Olivier Assayas, le réalisateur.

Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue et son final quelque part au Proche-Orient. Attention aux deux derniers mots qui expliquent, sinon tout, du moins le principal. Ensuite, il revient aux spectateurs de faire un travail d’analyse du film car il en a bien besoin.

Entre temps, Assayas évoque Hilma af Klint, artiste suédoise, qui aura peint des médiums sur commande, et surtout qui aura été un précurseur de l’art contemporain abstrait.

Le film d’Assayas apparaît comme une recherche sur la double personnalité : c’est Maureen qui avoue à son interlocuteur par textos interposés qu’elle aimerait être quelqu’un d’autre, c’est encore elle qui revêt les riches vêtements de celle pour qui elle travaille, c’est encore la robe aux petits miroirs étincelants, c’est la sortie de l’hôtel d’un être invisible.

Maureen, c’est une étincelante Kristen Stewart qui me fait penser, même démarche, même allure, même jeu, même regard, même attitude volontaire à la garçonne, à Adèle Haenel, mis à part la couleur des yeux.

Bon, si après les infos que j’ai distillées, vous n’avez toujours pas compris, il vous reste à aller voir le film, lequel a raflé le Prix de la Mise en scène à Cannes, cette année.

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