mercredi 16 novembre 2016

Une intrigue féministe d'une beauté à couper le souffle

Le cinéaste sud-coréen, Park Chan-Wook, est un habitué cannois. Déjà récipiendaire d’un Grand Prix en 2004 et d’un Prix du Jury en 2009, il présentait « Mademoiselle » en 2016. Il faut bien reconnaître, après avoir assisté à la projection de son dernier film, que Park est un sacré lascar !

L’action se déroule dans les années 30, en Corée. Dans un château sorti tout droit du pays des fées, vit une princesse japonaise, Hideko, fort riche. Survient alors Sookee, une bonne, coréenne, ainsi qu’un type étrange, se disant comte, mais peut-être escroc tout simplement, qui en veut au magot de la dame, et qui accessoirement coucherait bien avec elle. Le ménage à trois est réuni, pour le meilleur et pour le pire. Examinons-les, A pour l’homme, B pour la princesse et C pour la bonne. On peut imaginer que A et B se lient contre C, ou bien que A et C s’unissent contre B, ou encore que B et C jouent contre A. Le film est découpé en trois parties : à chacune son 2 contre un ! Mais attention : quand vous penserez avoir tout compris quant à l’intrigue, c’est qu’en fait, vous n’aurez rien compris du tout.

Car Park est malin comme un singe ! Dans la première partie, il nous montre des scènes de manière incomplète, ce qui oriente le spectateur sur une fausse piste. Scènes que l’on reverra plus tard, et qui, dévoilées complètement, renversent ce qu’on avait cru auparavant.

Le scénario mêle une histoire d’amour entre femmes, quelques scènes sont un peu chaudes, une bibliothèque aux livres sortis tout droit de chez le Marquis de Sade, un zeste de sado-masochisme, une scène de torture terminée de manière inattendue (le tabagisme passif est bien plus nocif que ce que l’on croit couramment !), vous mélangez tout cela dans des décors époustouflants dignes des estampes japonises, et vous sortez totalement médusés par ce long métrage de 2 heures 25, sans que vous ayez vu le temps passer.

Et comme si ce n’était pas suffisant, entre les coréens et japonais, quand certains parlent l’une ou l’autre langue sans que le spectateur français puisse les différencier, les sous-titres en jaune, c’est pour la langue japonaise, et les sous-titres en blanc pour la langue coréenne, manière d’emberlificoter les choses un peu plus ! Quand je vous disais que Park est un sacré lascar !

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