C’est une nouvelle tranche de sa vie que nous offre Alejandro Jodorowsky, avec son dernier long métrage (plus de deux heures), présenté lors de la quinzaine des réalisateurs à Cannes, « Poesia sin fin ».
Nous sommes au Chili dans les années 40. Son père veut qu’il soit médecin, lui désire être poète, sa mère chante lyrique. C’est le clash. Jodo quitte sa famille, rencontre d’autres artistes qui deviendront célèbres dans toute l’Amérique du Sud, ne semble pas aimer Neruda plus que cela, découvre son hétérosexualité (il en reste parmi les artistes !), abhorre la dictature et ceux qui la soutiennent, déclame ses poésies, fait le clown dans un cirque, traverse les maisons et finit en 1953 par s’embarquer pour la France, en se réconciliant avec son père sur le quai.
Mais Jodo n’est pas n’importe qui : ami des surréalistes (ne dit-il pas avant de s’embarquer qu’il va rejoindre André Breton), son film est extravagant, plein de surprises, les métaphores à la pelle, totalement décalé, les masques pullulent, la bière coule à flot, la laideur devient beauté, les convenances de la société sont passées à la trappe, il jette sa cravate en signe de rupture, ne lui dit-on pas après avoir claqué la porte de sa famille : « Retire ton masque ! ose ! ».
Lui-même intervient dans le film en conseillant… son fils qui tient son propre rôle et l’autre fils, le rôle de son père. Vous me suivez ? C’est du cinéma comme on n’en voit jamais, celui d’un artiste qui ose se moquer des codes ! Il en reste heureusement…
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