Je me suis enfin décidé à découvrir « Juste la fin du monde », de Xavier Dolan, film ayant obtenu le Grand Prix au dernier Festival de Cannes.
Dolan s’est inspiré d’une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce, pièce éponyme, plus ou moins autobiographique.
Louis (Gaspard Ulliel), 34 ans, revient dans sa famille où il n’a plus mis les pieds depuis 12 ans, pour annoncer sa mort prochaine. Tout juste saura-t-on, par un mot de sa mère lui demandant s’il vit toujours dans le quartier gay, qu’il est sans doute atteint du Sida (comme J-L Lagarce).
Il retrouve sa mère (Nathalie Baye), passablement fofolle, son frère Antoine (Vincent Cassel), taré grave comme on dit, sa petite sœur Suzanne qu’il n’a pas vu devenir une jolie adolescente (Léa Seydoux), pas mal défoncée. A eux trois s’ajoute l’épouse d’Antoine, Catherine (Marion Cotillard) qui ne parvient pas à finir ses phrases, et dont on se demande bien comment elle fait pour demeurer dans cet espace détraqué.
A vrai dire, au bout de cinq minutes à peine, j’ai eu envie de quitter mon siège et de m’enfuir, tant ça criait dans la maison. Les trois (mère, fils et fille) passent leur temps à « s’engueuler » pour des motifs futiles. Le seul être censé dans ce quinté est Louis, effondré devant ce qu’il découvre. Les regards qu’il échange avec Catherine (l’élément rapporté dans la famille) en disent long, ou peut-être pas assez sur leurs sentiments respectifs : on se prend à espérer qu’ils s’enfuiront tous deux, elle laissant son mari en état de crise aiguë. Mais la santé de Louis l’interdit.
Empiler, comme Dolan l’a fait, les vedettes internationales, sans doute, cela attire les spectateurs dans les salles. Cela donne aussi des interprétations sans failles, je dirais même exceptionnelles, sans que je sois absolument sûr que des comédiens moins réputés eussent démérité.
Mais le problème, c’est que je n’ai pas compris l’objectif de Dolan : a-t-il voulu nous parler de la révélation du Sida et de la mort dans une famille, ou bien a-t-il voulu mettre en scène une famille démente ? Car le film oscille entre l’un et l’autre, sans qu’on sache… Ensuite, il y a ces visages cadrés au plus près de façon à ne perdre aucune miette de leur minois, mais ça en devient lassant. Enfin, la métaphore de l’oiseau quand Louis s’enfuit, c’est un peu gros ! L’ensemble est remarquablement filmé, bien construit, mais on reste néanmoins dubitatif, voire consterné, devant tant de fureur verbale !
PS : l'affiche représente une scène au tout début du film quand Louis est encore dans l'avion. Quelqu'un lui cache les yeux, forcément un ami. Mais qui est-ce ? On ne le revoit pas ensuite... Mystère de l'affiche !
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