mardi 20 septembre 2016

Un film "divin"

On se souvient, lors de la cérémonie officielle du dernier festival de Cannes, de l’appel lancé par la lauréate de la Caméra d’Or, Houda Benyamina, afin que les femmes aient toute leur place au cinéma. Formidable cri qui avait laissé pantois quelques hommes bien installés au firmament du 7ème art, les responsables du festival entre autres.

« Divines » est sorti en salles récemment. Et je dois reconnaître que c’est le meilleur film français vu depuis déjà pas mal de temps !

D’abord par la façon de filmer les acteurs, il faut saluer le Directeur de la Photographie, Julien Poupard qui se révèle un grand derrière la caméra. Il possède une technique exceptionnelle pour faire danser les visages sur l’écran, il porte l’art cinématographique au plus haut niveau ! Il avait déjà opéré magistralement dans les Ogres de Léa Fehner. Chapeau M. Poupard.

Ensuite par la mise en scène : il y a des trouvailles absolument géniales dans ce film, tel par exemple le moment où les deux copines planquent devant une cité et se prennent à rêver d’un avenir friqué : côte à côte, elles naviguent à droite, à gauche, sans que l’on voie les jambes. Elles pourraient se trouver sur tous types d’engin, scooter, bateau, patins à glace… C’est beau et tellement novateur.

Puis, évidemment, la prestation des actrices, en premier lieu Oulaya Amamra dans le rôle de Dounia. Elle vient de révéler des talents incroyables, dégageant une volonté inouïe à l’écran.

On peut aussi dire un mot de la bande son qui mêle musique classique, sacrée et thèmes musicaux des banlieues.

Que dire du scénario ? Deux filles, deux copines, plongent petit à petit dans la délinquance, attirées par l’argent facile. Alors que l’héroïne, Dounia, balance entre son amour naissant pour un jeune danseur et la confrontation avec un truand, amateur de belles femmes et plein de fric, elle choisit la seconde option du dilemme, quitte à envoyer sa copine, Maimouna, dans les flammes de l’enfer.  Responsabilité terrible qu’elle devra porter, dans un cri d’horreur, face au père de Maimouna, imam, qui demande où est sa fille.

Film « divin » à tous les sens du terme, qui a bien mérité sa Caméra d’or, et qui fait honneur au cinéma français.

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