mardi 13 septembre 2016

Le diable et le bon dieu, version haut Atlas

Oliver Laxe est un jeune réalisateur qui vit au Maroc. Il présentait au dernier festival de Cannes, dans la Semaine de la Critique, « Mimosas, la voie de l’Atlas », film qui lui valut de recevoir le Grand prix Nespresso.

Comme le titre l’indique, nous sommes dans l’Atlas marocain. C’est le matin : on distribue à certains du travail, à d’autres pas. Le jeune Shakib raconte une histoire où Dieu et le Diable s’emparent des âmes des hommes. « Interprétez-la comme vous voudrez », dit-il à ceux qui l’écoutent. Les voitures taxis filent dans le désert.

Les âmes ont tôt fait de voler au-dessus des hommes et racontent une odyssée dans le désert, celle d’un vieux Cheihk parti mourir dans les montagnes, accompagné d’une caravane. A sa mort, rares sont ceux qui l’accompagnent jusqu’à sa dernière demeure, avec deux mules : Saïd, dit « Tuyau de poêle », Ahmed, Ikram… La mort rôde, les bandits aussi, le diable sans doute…

Le spectateur européen ne possédant pas les codes des coutumes, des mœurs, de la culture imprégnée d’islam, se sent un peu perdu entre la vie réelle et celle d’une épopée mystérieuse à travers l’Atlas marocain. Les artistes tiennent double rôle. A la fin, les taxis reviennent du désert, à la nuit, tous phares allumés. « Souviens-toi de Dieu » est-il écrit sur un pare-brise.

Les paysages du Haut-Atlas sont somptueux et rappellent des gravures impressionnistes aperçues dans le générique du début. Tout dans ce film respire la beauté absolue, les acteurs aux visages burinés par le désert, la roche dégageant une chaleur minérale… Un film surprenant, mystique, en plongée dans le Maroc d’aujourd’hui et celui des légendes où le Diable se jouait des âmes rebelles.

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