Alain Guiraudie a présenté sa dernière œuvre en compétition officielle au dernier festival de Cannes, « Rester vertical ». Voilà un film déstabilisant au possible, qui amène le spectateur à s’interroger sur le sens de la vie, de l’origine du monde (Guiraudie filme le réel, point le tableau de Courbet), à la naissance de l’enfant (on assiste à un accouchement) et à la mort d’un vieillard dans des circonstances que la décence m’interdit d’évoquer.
Léo est scénariste, mais en panne d’idées. Le voilà arpentant les Causses, magnifiques paysages de jour comme de nuit, à la recherche du loup. Il rencontre une jeune femme, Marie, rapidement enceinte. Le bébé né, Marie s’éclipse avec ses deux jeunes enfants, laissant le bébé à Léo, en compagnie du grand-père dans une ferme isolée, avec brebis, chien Patou et loups rôdant alentours.
Il y a aussi un couple plein d’ambiguïté, un vieil homme Marcel, et le jeune Yoan, vivant non loin de là, enfin Mirande interprétée par l’orléanaise Laure Calamy, médecin psy donnant ses consultations dans une cabane encerclée par la jungle, sorte de déesse dans un royaume auquel on accède en barque.
Les relations entre les uns et les autres, sur fond d’homosexualité masculine, apparaissent des plus complexes, comme la vie réelle d’ailleurs. La misère guette Léo, il donne à un SDF avant d’être détroussé par les mêmes. Complexité des rapports humains, disais-je…
Ne vous attendez surtout pas à une histoire avec une jolie fin, et des scènes toutes vraisemblables. Guiraudie multiplie les embûches, l’ensemble se lit comme une immense métaphore de la vie, dure pour beaucoup, et quand on est face aux loups, face à la dure loi de la vie, Guiraudie nous dit de rester debout, de ne surtout pas courber l’échine. On ne peut qu’être d’accord !
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