Au pays des démons...

Présenté Hors Compétition au dernier festival cannois, « The Strangers » du sud-coréen Na Hong-jin, est un film policier (parlons français) qui marie humour et horreur durant 2 heures 36. Et cela ne paraît pas long du tout, tant l’histoire, si tant est qu’on peut ainsi appeler le scénario, nous tient en haleine.Dès l’entame, apparaît à l’écran une parole de la Bible, Jésus s’étonnant qu’on le prenne pour un fantôme après sa résurrection, alors que, dit-il à ceux qui l’entourent, il est fait de chair et de sang. C’est précisément le thème principal qui va imprégner le film.

Dans un village de montagne, sous une pluie diluvienne (elle inondera une grande partie du film), la police découvre deux cadavres mutilés, lesquels ne seront pas les derniers. On a tôt fait d’incriminer le Japonais qui vit en ermite. Est-ce un fantôme ? un démon ? un chaman ? ou un simple voyageur ? N’aurait-il pas des collègues démons dans les parages, des vrais ou des faux, amis ou ennemis, tels la femme vêtue de blanc qui rôde, un chauffeur de camion pas si mort qu’il en a l’air, le chaman auquel on fait appel pour désenvoûter la fille du policier, et d‘autres encore ?

Telles sont les questions que se pose la police, et principalement le flic, un peu niais au début, qui se fait moquer par ses supérieurs, avec lequel l’humour est au rendez-vous (du moins tant que sa famille est en dehors de l’affaire) et qui affrontera les forces du mal pour sauver sa fille, petit enfant au sourire adorable ou être maléfique au possible.

Le réalisateur aborde le thème du passage dans l’au-delà, de ceux qui s’égarent dans un chemin parallèle, au-delà de la vie, dans les sphères de la religion, des croyances, de l’envoûtement, des démons et fantômes.

Les paysages sont somptueux, la bande son grandiose… Bon, certes, il faut aimer ça, ou plus simplement vouloir connaître ce qui se fait de mieux au pays du matin calme. Car les journées et les nuits sont franchement démentielles dans ce village.