« L’économie du couple », du réalisateur Joaquim Lafosse, présenté dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs cette année, réunit une formidable Bérénice Bejo et un non moins remarquable Cédric Kahn.
Formant un couple au point de rupture, Marie et Boris cohabitent dans le même appartement, leurs deux enfants, Jade et Margaux, sœurs jumelles, faisant office de tampon, espiègles à souhait et sachant utiliser à leur avantage, la déchirure des parents. Lui devrait quitter l’appartement, mais il réclame son dû : si c’est elle qui a acheté l’appart, c’est lui qui l’a rénové en ajoutant ainsi de la valeur au bien. Mais toute la question repose sur le montant de cette valeur ajoutée au capital initial. Marx dans le Capital a fort bien expliqué tout cela !
Quant à Boris, il ne se fait pas faute de rappeler, et avec force conviction, que Marie est issue d’une famille friquée, et qu’elle n’a jamais connu la galère, contrairement à lui-même qui n’a jamais eu d’argent, issu d’une famille pauvre. Mais Marie travaille, rapporte un salaire à la maison, ce que Boris, architecte sans emploi, ne peut faire. Cruelle situation entre la « bourgeoise » et le « prolétaire ». D’ailleurs, on vient à penser que la rupture provient des milieux différents de ces deux êtres qui ont dû s’adorer follement, et qui, semble-t-il, s’aiment toujours tout en refusant de le reconnaître, surtout chez Marie.
Bérénice Bejo est fabuleuse dans ce rôle de mère qui n’en peut plus de voir son mec encore là, on sent Cédric Kahn qui voudrait bien reprendre la vie de couple, les deux sœurs sont adorables, c’est fort bien filmé de près, il faut délivrer une forte mention au Directeur de la photographie. C’est peut-être parfois un peu longuet, mais c’est tellement réaliste !
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