Comment va le monde ?, aux Carmes
Marc Favreau, décédé en 2005, était un artiste et écrivain québecquois. Il est plus connu sous le pseudo de Sol, où il interprète le rôle d’un clown clochard. Dans ses textes, il bouge les mots, les déforme, les pétrit, et les restitue au public afin de leur donner un nouveau sens, tout en gardant l’ancien, le tout avec un humour débordant. Sol n’oubliait pas où il vivait, sur quelle planète, et n’avait de cesse d’attirer l’attention sur toutes les difformités de la société. En ce sens, Marc Favreau tient un discours politique au sens noble du terme.
Marie Thomas, jeune comédienne, formée au TNB de Rennes, reprend un de ses textes, « Comment va le monde ? » et remplit le théâtre des Carmes chaque jour. Nul doute qu’André Benedetto doit bien rire, là-haut !
D’abord, elle est comédienne et se prépare dans sa loge à entrer en scène : les minutes s’égrènent, le trac l’envahit… Et la voilà devant le rideau, fabuleuse, toute de fraîcheur, à nous parler de son enfance, de ses études qu’elle n’a pas faite, ses rêves, sa vie. C’est totalement jubilatoire, mais pas que… Le public est amené à penser, car le vrai théâtre, c’est celui qui apporte réflexion, même s’il produit aussi quantité d’émotions.
Histoire vécue d’Artaud-Mômo (Chêne noir)
Après neuf années passées en l’hôpital psychiatrique de Rodez où il a été soumis à toute une série d’électrochocs, Antonin Artaud, écrivain, poète, dramaturge et plus que cela du XXème siècle, tient une conférence au théâtre du Vieux Colombier à Paris, le 13 janvier 1947, un an avant sa mort. La salle est bondée. On aperçoit Breton, Picasso, Gide… toute l’intelligentsia parisienne.
C’est cette conférence que Damien Rémy ressuscite dans une mise en scène de Gérard Gelas. « Performance hallucinée » de l’acteur qui reprend tous les tics et problèmes d’élocution d’Artaud, lequel s’avère incapable de lire ses notes, seulement de dire des mots sans suite, face à une salle médusée. « La mort, c’est de l’esbroufe et du bluff, dit-il… » C’est un monument théâtral qui tourne depuis 16 ans avec le même acteur, Damien Rémy. Et la salle est comble au Chêne noir, une fois de plus. Hallucinant !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.