mardi 14 juin 2016

Où l'humour et le drame s'entremêlent...

La Quinzaine des Réalisateurs avait dans sa liste de fictions, un film italien (il faut bien que les sections parallèles les présentent puisque la Compétition officielle du Festival de Cannes boycottait cette année le cinéma transalpin !), « Folles de joie », du réalisateur Paolo Virzi.

Nous sommes au début du film dans un hôpital psy, ouvert pour certains malades qu’on emmène à la journée, travailler dans de petites entreprises locales moyennant salaire. Il y a là Béatrice, souffrant de troubles bipolaires, femme de la bourgeoisie, qui semble avoir mené une vie de faste, croisant parfois Berlusconi dans des soirées. Arrive Donatella, tournant au valium et autres substances dures, tatouée largement, et dans un triste état, physique et mental, à l’enfance désastreuse et sans rien, ni argent, ni vêtements. Tout semble les séparer, la culture, le fric, l’origine sociale, l’âge…

Pourtant, profitant d’une sortie, elles prennent toutes deux la clé des champs et de la ville, Béatrice emmenant sa nouvelle copine, ou conquête comme on voudra, dans une sorte de road movie qui les mènera, l’une comme l’autre, sur les traces de leur vie passée, rencontrant celles et ceux qui les ont fui, aimées, ou rejetées…

Valeria Bruni Tedeschi dans le rôle de Béatrice, totalement déjantée, très volubile, capable de tous les coups tordus possibles, est à elle seule le monument du film, qu’on peut aller voir rien que pour elle. Ses répliques sont bourrées d’humour, et d’un humour cinglant, tonitruant, mais cependant raffiné, celui dont je raffole ! Sa comparse, Micaela Ramazzotti se hisse à sa hauteur dans la peau de Donatella, fille paumée qui a déjà connu les bas-fonds de la vie.

Oui, mais voilà ! Si le film démarre en comédie légère, truculente, le drame survient au fur et à mesure où le spectateur découvre la face cachée des deux fuyardes. Une question se pose alors : peut-on mêler aussi intimement, humour et drame, au point qu’on passe de l’un à l’autre, et vice versa, sans discontinuer ou presque ? Ces deux concepts, font-ils bon ménage ? Pas sûr ! N’est pas Benigni qui veut…
La sorte de happy-end qui clôt le film laisse le spectateur dans une sorte de trouble. On pouvait s’attendre à un drame final, mais non, Paolo Virzi en a décidé autrement.

Mention toute spéciale pour le directeur de la photographie, Vladan Radovic, pour ses plans de toute beauté, notamment lors des escapades en voitures.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.