mercredi 29 juin 2016

Deux stagiaires en forêt amazonienne

Vincent Macaigne et Vilama Pons sont à nouveau réunis sous la baguette d’Antonin Peretjatko, dans « la Loi de la Jungle ». Le réalisateur leur avait déjà confié les premiers rôles dans la « Fille du 14 juillet » sorti en 2013.

Les films de Peretjatko semblent se caractériser par des comédies plus loufoques les unes que les autres, les gags hilarants se succédant à grande vitesse, mais toujours ancrés dans la vie réelle et dénonçant sans crier gare, les travers de la société actuelle. Ainsi en va-t-il pour la Loi de la Jungle dont le titre à lui seul, est à double lecture.

Au Ministère de la Norme (tout un programme !), Marc (Vincent Macaigne) se voit proposer un stage en Guyane, qui devra être suivi d’un rapport, afin d’y construire une piste se ski au cœur même de la forêt amazonienne, pour que les petits Guyanais puissent partir en classe de neige. Sitôt arrivé, il rencontre Tarzan, son chauffeur, qui n’est autre que Vilama Pons, short court, la clope au bec, le couteau à la ceinture. Les deux compères vont vivre des aventures ébouriffantes dans cette forêt, rencontrant araignées, serpents, mais aussi une secte, et même une école publique, laïque et obligatoire où ne semble exister que la seule institutrice. Et j’en passe…

Mais la Loi de la Jungle, c’est aussi une dénonciation de la société de stagiaires qui semblent aujourd’hui être devenu le lot commun de la jeunesse, les normes européennes appliquées aux DOM-TOM, et toute la cohorte des chefs, directeurs de ci, de ça, qui s’envoient des salaires mirobolants, et dont le résultat de leur travail est proche du néant. Sans oublier une dénonciation du colonialisme qui permet aujourd’hui de s’extasier sur le fait, qu’à toute heure, le drapeau français flotte en plein jour, quelque part à travers le monde. Et Peretjatko n'a pas non plus oublié de dénoncer le trop fameux pont construit entre la Guyane et le Brésil, qui a coûté la bagatelle de 50 millions d'euros, et qui ne sert à rien. Tout cela avec un tombereau d'humour.

Des bons acteurs (surtout une adorable Vilama Pons), plein de gags, mais aussi une réflexion amère sur la société d’aujourd’hui, en toile de fond.

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