dimanche 22 mai 2016

Quand les drames succèdent aux drames dans une famille...

Julieta est le dernier long métrage de Pedro Almodovar, comme d’habitude peut-on dire, consacré aux femmes, à leurs amours, à leurs déboires, et surtout aux relations qui les lient au sein d’une même famille, de mère en fille. Et cette fois-ci, l’espagnol a eu la main lourde !

Julieta se décline en quatre générations.
D’abord, le père de l’héroïne, qui enferme sa femme, très malade, dans une chambre pendant qu’il roucoule avec une petite jeune censée s’occuper de l’épouse.
Ensuite, Julieta, la fille du couple, qui rencontre dans un train son futur chéri avec lequel elle a une enfant prénommée Antia. Xian, le chéri en question, pêcheur de son métier, meurt lors d’une tempête en mer. Quant à Ava, l’amie de Xoan avec laquelle il couche de temps en temps, elle meurt de sclérose en plaques.
La 3ème génération est donc incarnée par Antia, laquelle s’enfuit à l’aube de ses 18 printemps, par l’intermédiaire d’une secte spirituelle, pour ne plus réapparaître pendant les 13 années suivantes, se tenant pour responsable de la mort de son père.
Et pour finir, comme si cela ne suffisait point, le premier fils d’Antia, prénommé lui aussi Xoan, meurt de noyade à l’âge de 2 ou 3 ans, comme son grand-père.

N’en jetez plus ! On se demande bien quelle faute a été commise dans cette famille, pour que chaque génération connaisse le drame.

Pourtant, cela avait bien commencé, la métaphore poétique au rendez-vous sous la forme d’un cerf courant dans la nuit enneigée, et représentant un inconnu qui voulait parler dans le train, mais que Julieta a repoussé vers le suicide. Est-ce la faute originelle qui a déclenché cette succession de drames ? Julieta, c’est à la fois le procès des non-dits familiaux, des culpabilités vraies ou fausses qu’on enfouit au tréfonds de son être et qui finissent par ressurgir tôt ou tard… Mais fallait-il autant charger la barque, celle d’Ulysse à la rencontre de Calypso ?

Ceci dit, les deux Julieta sont parfaites, tant la belle Adriana Ugarte, la jeune prof de philologie classique, et Emma Suárez, la quinqua, toute en émotions. Quelques tableaux pourraient être l’œuvre d’un peintre, telle la tempête en mer. Et l’on ne s’ennuie pas un instant, les drames succédant aux drames. Mais une heure et demie ne suffit pas à entrer dans la psychologie des personnages, il en eut fallu le double au bas mot !

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