samedi 2 avril 2016

Performances (suite et fin)


L’exuvie est l'enveloppe (on peut dire la peau) que le corps de l'animal a quittée lors de la mue ou de la métamorphose. Les enfants les observent facilement en réalisant à l’école, des élevages d’insectes coléoptères.

La compagnie Sine Qua Non Art, basée à la Rochelle, présente une Performance, nommée précisément « Exuvie », qui a de quoi intriguer. En effet, on nous dit que les danseurs vont insinuer leur corps dans le processus de passage de l’état liquide à l’état solide d’un élément peu habituel sur une scène de théâtre : la cire.

Au lever de rideau, les deux danseurs de la compagnie terminent de remplir un bac placé au sol et recouvert d’une bâche plastique. Le liquide paraît incolore. Chaussés de lourds souliers, voilà qu’ils pénètrent dans l’environnement liquide, on sent que le sol est glissant. Ils se lancent alors dans une chorégraphie très lente, frôlant des mains le liquide qui devient peu à peu blanchâtre. Leurs pieds semblent alors soudés. Les mouvements du corps, des bras, sont amples, l’espace leur appartient. Ils sont accompagnés dans leurs chorégraphies par deux musiciens placés de chaque côté de la scène, avec clavier et guitare, dans une musique électro-rock.

Se dégageant de leurs chaussures restées engluées dans la cire qui se solidifie peu à peu, découvrant alors la liberté de mouvements, ils entament une folle ronde autour du bac.

Ce que chacun attend depuis bientôt une heure, et c’est long, survient alors. Quasiment nus, ils se glissent sous la couche de cire blanchâtre, et tels des spectres, se relèvent lentement, l’enveloppe de cire se déchirant alors. « L’exuvie » terminera sa vie enroulée dans la bâche plastique.

Alors, pourquoi n’ai-je pas adhéré au spectacle ? Préparation très (trop) longue avant la solidification de la cire ? d’où une très longue attente avant le moment crucial ? Chorégraphie vue deux jours avant avec « Époque » d’une tout autre qualité, beaucoup plus travaillée, explorant beaucoup plus l’espace ? En attendais-je trop ? Toujours est-il que je suis sorti de la salle, déçu, je dois l’avouer humblement !



« Drum », ou tam tam, clôturait la soirée de vendredi, et pour moi, les Performances 2016 à la Scène nationale d’Orléans.

En fond de scène, un écran blanc. Brice Leroux vient se positionner devant ; la lumière, minimale, un peu plus forte par instant, permet d’apercevoir une ombre, tout au plus une silhouette. La musique de Steve Reich, percussion répétitive, parfois plus légère, ou plus lente, tantôt plus forte et plus rapide, apporte une touche de vertige au spectateur.

Brice Leroux se lance dans une danse minimaliste, seuls le bassin et le haut des jambes oscillent dans un mouvement toujours répétitif. Le spectateur finit par distinguer de très fines ondulations du corps, des bras, de la tête. La transe est là, allant crescendo, enivrante.

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