Le Théâtre Clin d’œil proposait vendredi soir, « Marie-Claude », sur un texte de Jean-Pierre Thiercelin et une mise en scène pleine de fraîcheur d’Isabelle Starkier.
Marie-Claude est une femme, militante communiste, qui vend le muguet le 1er mai, autrefois celui des déportés, plus près de nous celui du Front de Gauche. Elle installe sa petite table pliante au coin d’une rue, tire un brin, l’enveloppe dans un film plastique et le propose aux passants. C’est sa vie de militante à Marie-Claude, fille de militants communistes, qui ne rate jamais une fête de l’Huma, gavée par ses parents des chansons de Jean Ferrat qu’elle aime bien, sans pour autant rejeter d’autres musiques au grand dam de son père. Bel hommage rendu à ces simples militants qui ne se satisfont pas des inégalités criantes de la société où les plus riches continuent à s’engraisser au détriment des plus nombreux, et qui ne feront jamais la Une des journaux.
Mais voilà : elle porte le même prénom qu’une autre Marie-Claude, Vaillant-Couturier de son nom d’épouse, rendue si célèbre puisqu’elle a témoigné au procès de Nuremberg, à laquelle elle rend un vibrant hommage, plein de tendresse, d’amour pour cette femme qui fut une battante, et qui traversa le XXème siècle, celui des espoirs communistes déçus, celui aussi des abominations en tous genres.
La vie de M-C.V-C. nous est retracée, de son enfance bourgeoise où elle rencontrait des artistes tels Picasso ou Aragon, son séjour en Allemagne où elle découvrit avec horreur la montée du nazisme, sa rencontre avec le journaliste communiste Paul Vaillant-Couturier avec lequel elle se marie et qui décède la même année, la résistance, le camp d’Auschwitz, la Libération, et surtout le procès de Nuremberg, le premier à traduire des criminels politiques, et dont on entend la voix au travers de vidéos d’archives, voix entremêlée avec celle de la comédienne, deux voix en concordance, en harmonie, celles de deux femmes pleines d’affinités.
Ce sont ces deux femmes, ces deux Marie-Claude, la célèbre et l’inconnue, qu’interprète magnifiquement Céline Larrigaldie dans un spectacle plein d’humour, de chaleur, de fierté féministe. Spectacle que j’aurais pu voir l’an dernier en Avignon, mais auquel, faute de temps, je ne m’étais pas rendu.
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