Danielle Arbid nous présente son dernier long métrage, un bel objet filmique que je recommande, « Peur de rien ».
Nous sommes en 1993. Lina, jeune fille libanaise de 18 ans, se retrouve seule dans Paris. Ses parents vivent encore au pays du Cèdre. Elle a bien un oncle et une tante dans la capitale, mais doit les fuir devant les approches libidineuses de l’homme.
Poursuivant des études universitaires, hésitant entre l’économie, les arts, la littérature, elle ira de rencontre en rencontre, entre un homme marié, friqué, un garçon de café, un peu artiste à ses heures, un jeune militant d’extrême gauche, une autre militante, mais celle-ci royaliste et son copain facho, ainsi qu’une copine de fac qui l’héberge un temps.
Tout ce petit monde crée autour d’elle, un milieu un peu post-soixante-huitard, plongé dans un univers musical rock. C’est la vie d’une jeune étudiante qui veut connaître l’amour, sans argent (elle travaille tantôt là, tantôt ailleurs pour payer son loyer), qui découvre Paris et sa vie enivrante.
Il y a des scènes dont on se régale, telles celles du retour au Liban (son père étant mourant), et surtout la dernière, celle du tribunal qui doit statuer sur son recours afin de prolonger son permis de séjour : moment hyper réaliste quand un juge accorde ou refuse, c’est là qu’on comprend que tout se joue sur un coup de dés et qu’il vaut mieux être entouré d’un bon avocat ! et ça se passe toujours comme ça aujourd’hui !
Un dernier mot sur l’actrice tenant le rôle de Lina : Manal Issa, au regard d’un noir d’ébène, dont c’est le premier film, est une révélation. Elle sait varier ses mimiques, peut passer en un rien de temps de la peur à la plus grande joie. Son ultime regard au prononcé du juge est une touche d’espoir sur la jeunesse du monde.
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